mercredi 15 mai 2013

La grande traversée : 1ère partie.


Vendredi 3 mai, fin de matinée. Nous arrivons à Almeirim et retrouvons l'Amazone 300 km en amont et à l'ouest de Macapa.
Arrivés sur la voie qui longe le fleuve, la signalisation nous impose de partir à droite malgré notre souhait d'aller à gauche pour rejoindre l'unique bâtiment au bord de l'eau et qui de fait, devrait être la billetterie.
Quelques décamètres plus loin, la voie est barrée par un poteau électrique en béton positionné intentionnellement.




Le terre plein central franchi, nous nous dirigeons vers le bâtiment précité.
Dés notre entrée, c'est la surprise. Aucun affichage, pas de panneaux, pas de guichet ouvert, seules quelques personnes profitent de l'ombre, papotent et flânent.

A peine ressortis, nous nous adressons à un homme assis sur un banc pour essayer d'y voir clair.
Nous comprenons que c'est bien de là que partent barges et navires. L'aimable quidam est très vite rejoint par 3 compatriotes, eux aussi soucieux d'aider, mais qui font que nous ne comprenons plus rien. Cacophonie oblige. « Balsa », « domingo » arrivent cependant à nos oreilles.

Après les avoir remerciés, nous retournons vers le Land. Attirés par l'animation, nous voilà sur le marché et très vite attablés pour avaler du poulet (frango) frit, du riz, des grains, des pâtes, etc...



Repas pris, nous reprenons nos investigations. Pas de nouveaux éléments, même à la mairie.
De retour au bâtiment, fruit de nos convoitises, nous trouvons un jeune homme qui nous montre une feuille A4 sur laquelle figurent a priori, des noms de bateaux, des dates, des villes.
Après avoir découvert les sens de circulation (amont aval) et donc de passage, il reste à identifier les villes d'après les informations préalablement recueillies, notamment à Cayenne.
Santarem et Vitorio do Xingu sont les destinations qui nous intéressent, l'une vers l'amont, l'autre vers l'aval.
Là, notre interlocuteur est catégorique. La « balsa do domingo para Santarem » est trop petite. Il nous faudra donc attendre le jeudi pour la « balsa para Vitorio do Xingu ».

Y a plus qu'à s'organiser et prendre son mal en patience à moins de faire demi-tour et revenir sur Macapa pour trouver autre chose.

Bien qu'agitée, hantée par l'image du bidon de gazole perdu dans la forêt, la nuit porte quand même conseil et avec le jour, revient la zénitude.

Samedi : retour au bâtiment qui nous est devenu familier.
Deux jeunes filles avec un carnet à souche semble vendre des sésames. Nous les abordons et la discussion, étayée par des dessins et des pictogrammes, laisse supposer que la balsa do domingo, à 6h00 pourrait bien nous recevoir et nous conduire à Santarem.





A y regarder de plus près, il apparaît que la barge du dimanche et la même que celle du jeudi qui voyage donc en sens inverse.

Heureux, nous voulons nous acquitter du prix du voyage mais là, refus. Une nouvelle discussion s'engage et pensons comprendre qu'il faudra voir dimanche, à 6h00, avec le Comandante de la balsa.

C'est donc sans réelle certitude que nous passons la journée de samedi à visiter, à errer, à discuter avec un moto taxi pour finir dans un cyber café et rassurer la base arrière.














Dimanche : 5h00 réveil, 5h35 mise en route, 5h45 arrivée sur le quai.
A peine le temps de nous repérer dans la pénombre que nous percevons les feux d'un bateau en approche (Bas rouge, tricot vert).
A 6h00, il est à quai et Sylvie interpelle ce qui semble être un membre d'équipage. C'est bon, nous pourrons embarquer et rejoindre Santarem. (coût 120 R$ pour les passagers et 400 R$ pour le Land).







Malgré les conseils reçus de négocier, nous ne discutons même pas car notre maîtrise de la langue laisse à désirer et surtout parce que nous n'avons aucun atout en main pour négocier mais une volonté farouche d'embarquer et de franchir une bonne fois pour toute ce puta.. de fleuve.



PS : Le poteau électrique barre la voie sur berge pendant la saison des pluies car l'Amazone à marée haute inonde la voie (accessoirement, il sert d'abreuvoir aux chiens).


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