Vendredi 3 mai, fin de matinée. Nous
arrivons à Almeirim et retrouvons l'Amazone 300 km en amont et à
l'ouest de Macapa.
Arrivés sur la voie qui longe le
fleuve, la signalisation nous impose de partir à droite malgré
notre souhait d'aller à gauche pour rejoindre l'unique bâtiment au
bord de l'eau et qui de fait, devrait être la billetterie.
Quelques décamètres plus loin, la
voie est barrée par un poteau électrique en béton positionné
intentionnellement.
Le terre plein central franchi, nous
nous dirigeons vers le bâtiment précité.
Dés notre entrée, c'est la surprise.
Aucun affichage, pas de panneaux, pas de guichet ouvert, seules
quelques personnes profitent de l'ombre, papotent et flânent.
A peine ressortis, nous nous adressons
à un homme assis sur un banc pour essayer d'y voir clair.
Nous comprenons que c'est bien de là
que partent barges et navires. L'aimable quidam est très vite
rejoint par 3 compatriotes, eux aussi soucieux d'aider, mais qui font
que nous ne comprenons plus rien. Cacophonie oblige. « Balsa »,
« domingo » arrivent cependant à nos oreilles.
Après les avoir remerciés, nous
retournons vers le Land. Attirés par l'animation, nous voilà sur le
marché et très vite attablés pour avaler du poulet (frango) frit,
du riz, des grains, des pâtes, etc...
De retour au bâtiment, fruit de nos
convoitises, nous trouvons un jeune homme qui nous montre une feuille
A4 sur laquelle figurent a priori, des noms de bateaux, des dates,
des villes.
Après avoir découvert les sens de
circulation (amont aval) et donc de passage, il reste à identifier
les villes d'après les informations préalablement recueillies,
notamment à Cayenne.
Santarem et Vitorio do Xingu sont les
destinations qui nous intéressent, l'une vers l'amont, l'autre vers
l'aval.
Là, notre interlocuteur est
catégorique. La « balsa do domingo para Santarem » est
trop petite. Il nous faudra donc attendre le jeudi pour la « balsa
para Vitorio do Xingu ».
Y a plus qu'à s'organiser et prendre
son mal en patience à moins de faire demi-tour et revenir sur Macapa
pour trouver autre chose.
Bien qu'agitée, hantée par l'image du
bidon de gazole perdu dans la forêt, la nuit porte quand même
conseil et avec le jour, revient la zénitude.
Samedi : retour au bâtiment qui
nous est devenu familier.
Deux jeunes filles avec un carnet à
souche semble vendre des sésames. Nous les abordons et la
discussion, étayée par des dessins et des pictogrammes, laisse
supposer que la balsa do domingo, à 6h00 pourrait bien nous recevoir
et nous conduire à Santarem.
A y regarder de plus près, il apparaît
que la barge du dimanche et la même que celle du jeudi qui voyage
donc en sens inverse.
Heureux, nous voulons nous acquitter du
prix du voyage mais là, refus. Une nouvelle discussion s'engage et
pensons comprendre qu'il faudra voir dimanche, à 6h00, avec le
Comandante de la balsa.
C'est donc sans réelle certitude que
nous passons la journée de samedi à visiter, à errer, à discuter
avec un moto taxi pour finir dans un cyber café et rassurer la base
arrière.
Dimanche : 5h00 réveil, 5h35 mise
en route, 5h45 arrivée sur le quai.
A peine le temps de nous repérer dans
la pénombre que nous percevons les feux d'un bateau en approche (Bas
rouge, tricot vert).
A 6h00, il est à quai et Sylvie
interpelle ce qui semble être un membre d'équipage. C'est bon, nous
pourrons embarquer et rejoindre Santarem. (coût 120 R$ pour les
passagers et 400 R$ pour le Land).
Malgré les conseils reçus de
négocier, nous ne discutons même pas car notre maîtrise de la
langue laisse à désirer et surtout parce que nous n'avons aucun
atout en main pour négocier mais une volonté farouche d'embarquer
et de franchir une bonne fois pour toute ce puta.. de fleuve.
PS : Le poteau électrique barre
la voie sur berge pendant la saison des pluies car l'Amazone à marée
haute inonde la voie (accessoirement, il sert d'abreuvoir aux
chiens).
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