jeudi 3 octobre 2013

Journée de repos à San Salvador de Jujuy


 
2 Octobre

Pour la première fois depuis longtemps le réveil est rythmé par le chant des oiseaux. De plus, la sortie du Land s'effectue d'autant plus facilement qu'il fait soleil, qu'il fait bon et qu'il n'y a pas de vent.
Le temps et la nature invitent à ne pas se presser. Après le petit déjeuner, fort d'une rigole d'irrigation, Patrick entreprend le dépoussiérage du Land. Pris au jeu, le dépoussiérage tourne au nettoyage en profondeur, y compris des corps creux. Pour ne pas être en reste, je m'emploie au dépoussiérage intérieur et au lavage des vitres.
Niveaux, nettoyage du filtre à air, font qu'il est 12h30 lorsque nous amorçons notre déplacement en direction de San Salvador de Jujuy. Heureusement, il n'y a qu'un peu plus de 20 km à parcourir.

Arrivés en ville, à l'approche de l'hyper centre, la circulation semble difficile. Aussi, profitons-nous de l'opportunité qui nous est offerte en nous garant sur le parking, a priori gratuit, et situé sur la berge du fleuve. Ceci fait, nous rejoignons  le bar-restaurant « Sociedad Obrera ». Comme spécifié dans le Routard, le coût du repas est modique et la pension familiale agréable.
De plus, nous avons la chance de tomber sur un serveur français. Ancien joueur de rugby du Stade français, il a participé avec l'équipe de France, aux compétitions de haut niveau à travers le globe. Marié à une argentine rencontrée en France, ils  sont venu s'installer à San Savaldor de Jujuy depuis maintenant 6 ans.

Après avoir pris congé nous rejoignons la Plaza Belgrano où sont situées la Casa de Gobierno et la Catedral.









Dans la salle des drapeaux, est exposé le tout premier drapeau Argentin créé par le Général Belgrano. Il en fit don à Jujuy en signe de reconnaissance pour son aide dans la victoire de Salta en 1812.




« Les mexicains descendent des Azèques, les Péruviens des Incas et les Argentins …. des bateaux ! ». Ce dicton d'Octavio Paz résume la réalité ethnique de l'Argentine moderne.
Au centre et dans le sud, les indiens ont été décimés par les Blancs au XIXe siècle.
La région du nord ouest argentin est le dernier bastion indien d'Argentine, où certains parlent encore le Quechua pour implorer la Terre mère, la Pachamama, de ne pas les faire manquer de maïs et de bétail. 



Descendants des civilisations précolombiennes et des conquérants espagnols y vivent en parallèle sans jamais vraiment se mêler. Aujourd'hui encore, l'Argentine n'est pas parvenue à bien intégrer la population de cette région à son développement économique, politique et social.





Eglise San Francisco


















Quel plaisir d'avoir retrouvé de la végétation, la civilisation, des voitures européennes et même un Carrefour market où nous faisons quelques emplettes.

La Plaza étant un espace wifi,



nous en profitons pour donner des nouvelles à la base arrière en France avant de rejoindre notre bivouac de la veille.

A l'Est rien de nouveau...



1er octobre

Le soleil est au rendez vous et le vent s'est enfin calmé. C'est vers 9h que nous reprenons la route et le premier point d'intérêt rencontré est la Salinas Grandes, plus grand salar d'Argentine.







Le salar est un phénomène géologique que l'on retrouve dans les Andes, au sud de la Bolivie, au nord du Chili et au nord ouest de l'Argentine.
Les hautes montagnes captent la pluie, une forte activité volcanique charge en minéraux les eaux de ruissellement et les fait remonter à la surface des hauts plateaux sous forme de lagunes. Une forte évaporation due à la chaleur tropicale fait qu'un désert de sel apparaît.

Après cette aire plane, nous commençons à monter pour atteindre le col à 4170 m.



La descente nous ramène droit dans la quebrada de Purmamarca.






1500m plus bas, nous abordons le village de Purmamarca, « Lieu de la terre vierge » en quechua.








et nous tombons en pleine féria artisanale






Après avoir avalé un sandwich, nous prenons la direction de la quebrada de Humahuaca, classée  depuis 2003 patrimoine mondial de l'UNESCO pour sa biodiversité et son histoire qui représente pas moins de 10000 ans de civilisation.

Les premiers km baptisés « la vallée des peintres » offrent quelques nuances intéressantes au niveau du village de  Maimara.







Quelques km plus loin, nous franchissons pour la xème fois le tropique du Capricorne



... avant d'atteindre le village de Humahuaca.

Au XVIe siècle, les indiens de la région vivaient de commerce et d'agriculture. Lorsqu'on leur annonça l'arrivée d'un détachement de conquistadors espagnols, ils n'étaient pas préparés au combat. Les caciques se réunirent et décidèrent d'utiliser la ruse plutôt que d'affronter les envahisseurs.

Ils réquisitionnèrent tous les tissus et vêtements de la région pour habiller les cactus des crêtes entourant la vallée.
A la vue d'une armée si nombreuse, les espagnols prirent peur et préférèrent contourner la région, ce qui a laissé aux habitants quelques dizaines d'années de répit.....

Nous y découvrons un hôtel de ville étonnant,



Porte de l'automate "bénisseur"


Il s'agit du Cabildo (tour de la mairie).
Sous l'horloge, un automate à l'effigie de San Francisco  Solano bénit la ville tous les jours à midi. Arrivés dans l'après-midi, nous n'avons pas pu assister à la bénédiction ...

l'église de la Candelaria,



 et le « Monumento a  la Independancia », monument massif érigé en 1950.



L'affiche d'un tour operator nous incite à rejoindre les « Serranias del Hornocal ».


Pour ce faire, nous devons parcourir 27 km de piste. Compte tenu de son état, de la tôle ondulée, de la poussière et des vents hurlants, nous espérons fortement que le spectacle sera à la hauteur de l'effort demandé au Land une fois de plus.

A vous de juger ….












Fort du spectacle, la descente se fait sans râler. Après avoir rejoint l'asphalte, nous dévalons la route le long du rio et décidons de nous arrêter 20 km avant San Savaldor de Jujuy pour la nuit.