jeudi 16 mai 2013

Iguaçu : plus belle sera la chute !




Côté Brésil, ça donne ça :

















et du côté argentin, pour ne pas être en reste.




















Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.


Cuiabà - Foz do Iguaçu

Dimanche 12 – Fête des Mères (au Brésil).

Même si ce jour semble plus chômé que ne l'est la fête du travail, il y a bien sûr des routiers récalcitrants ou contraints.
Afin d'éviter de les côtoyer, et selon les indications d'une employée de l'hôtel, nous décidons de partir vers l'ouest et Chapada dos Guimaraes.








Lundi 13 : Au matin, première rosée.




Mardi 14 : Au petit matin, première sensation de froid dans le Land


Mercredi 15 : Au très petit matin, réveil par la Policia Federal vers 1h30.

Armés jusqu'aux dents, 6 militaires répartis en 2 véhicules nous sortent d'un sommeil bienfaiteur. Je m'extrais péniblement de la polaire pour répondre à leur sollicitation.
C'est en slip, les pieds ballants, assis sur la planche du lit, que j'écoute leurs explications en anglais. Sylvie reste attentive mais immobile et au chaud.
D'après eux, la zone est dangereuse à cause de la proximité du Paraguay et de l'activité de certains narco trafiquants. Ils nous conseillent de rejoindre une zone sécurisée. Nous les remercions et ils repartent.

Où trouver une zone sécurisée en pleine nuit, sans connaissance particulière et sans aucune idée ?
De cette réflexion, nous décidons de continuer à faire l'âne et faisons nôtre l'adage, pour vivre heureux, vivons cachés.

Au matin, le soleil point et la journée s'annonce belle. Le petit déjeuner avalé, les nuages envahissent le ciel et la journée passe de potentiellement belle à carrément merd...., mais alors carrément.
Les premiers tours de roues se font sous les premières gouttes et à partir de Cascavel, c'est le déluge. A croire que les chutes d'Iguaçu ont gagné du terrain.

Feu de croisement, essuie glace à fond, chauffage et ventilation nous rappellent d'autres lieux comme Toul, Langre ou Lille.

Nous ne nous attendions pas à cela si tôt mais c'est comme ça. Comble de tout, pour faire Cascavel Iguaçu nous passons sous les fourches caudines de 2 péages qui nous délestent d'une vingtaine de réals pour une misérable 2 voies lambda, inondée, sans accotement et relativement détériorée.
C'est la vie ma pauvre Ginette !

Arrivés dans les faubourgs d'Iguaçu, nous entreprenons la recherche d'un bivouac mais tout est inondé, la buée ne facilite pas la vision et le crépuscule est proche.
Après 45 minutes de vaines recherches, une idée. Consulter les bases de données que nous avons concoctées ces derniers mois.
Euréka. Direction un camping souvent cité proche des chutes.

Un vrai havre de paix, propre et luxueux s'offre à nous. Nous y rencontrons un couple de français et leurs trois enfants en camping car près à rentrer en France et un couple de British en Land Rover qui en est à sa quatrième année de voyage (amérique centrale et du Nord) avant de rejoindre la belle Albion.





Malgré la pluie persistante, l'installation se passe bien et le Wifi, le repas et les douches chaudes gomment vite les contrariétés de la journée.


 A ce jour, nous avons parcouru environ 5 000 km sur 4 roues.






Nouveau départ



Lundi 6 mai, fin de matinée. 600 km en amont et à l'ouest de Macapa.

Après avoir fait le plein en gazole et en devises, nous nous élançons enfin vers le sud sur la BR 163.
La piste est cassante...





et offre quelques rares tronçons revêtus pour détendre nos disques intervertébraux malmenés.

Après 185 km nous atteignons Ruropolis et obliquons à l'ouest sur la Trans-amazonienne pour une centaine de km.
Bizarrement, bien que non goudronnée, elle permet de rouler un peu plus vite (65 km/h).




Dés notre retour sur la BR 163, le cauchemar reprend. Décidément, le chantier est immense et les crédits de l'Etat du Parà bien insuffisants. 



Nous sommes secoués comme un prunier et prudence oblige, la moyenne redescend aux environs de 30km/h.
Vers 17h00, au franchissement d'une crique, c'est le déclic. Le Land disparaît dans la forêt bien qu'à moins de 15 m de la lisière, et nous nous consacrons à une séance lessive, baignade et relaxation.




Au matin, le calvaire reprend très rapidement. Les secousses sismiques nous accompagnent toute la journée. Vers 16h00, un bruit nouveau et supplémentaire devient de plus en plus perceptible. Nous nous arrêtons pour tenter un diagnostic. Le résultat tombe rapidement. Rupture de la barre avant de la galerie à gauche et à droite. Les roues de secours et les secousses en sont la cause et non les ans de Monsieur de la Fontaine (le chat, la belette et le petit lapin).





A Moares de Almeira, nous trouvons le brésilien idoine pour effectuer une réparation de fortune. Efficace, satisfait de notre implication, descendant de germain, il refusera tout paiement.




45 minutes plus tard, nous entreprenons la quête d'un bivouac et, chose faite, rejoignons une poussada pour manger. Imaginez quelle est notre joie en découvrant une pizzeria dotée d'une connexion wifi ?

Après une nuit de repos, cap au Sud vers Novo Progresso qui se situe à une centaine de km dont 50 de pistes. 




Il nous aura fallu avaler (de travers parfois) 800 km de piste depuis Santarem pour atteindre la frontière entre les Etats du Parà et du Mato Grosso.

Les rares villes ou village sont d'une originalité certaine : les enseignes se suivent et se ressemblent.
Pneus, amortisseurs, roulements, freins, injecteurs, turbo, soudure, électricité auto, climatisation, pare brise, pièces neuves et occasion, etc … ont leurs réparateurs et ils se succèdent, sans cesse, selon un désordre bien établi mais ils y sont tous et tout le temps.




Pas étonnant quand ce que nous qualifions de ralentisseur s'appelle « quebrada moulas » soit littéralement : « casse ressort ». 



A la sortie du Parà, contrôle de la police fédérale. Comme nous n'avons volé ni nid de poule, ni ornières, ni tôle ondulée, le passage s'effectue assez facilement.

Avec le Mato Grosso, le paysage change. La forêt laisse la place à l'agroalimentaire à l'américaine.



Maïs, sorgo, mil, sojà, coton, canne à sucre, etc occupent le terrain, à perte de vue.



L'élevage zébu, bœuf, émeu se diversifie également.



Même la route change. Elle n'est pas plus large mais elle est souvent revêtue bien que les panneaux      « fim do asfalto » fréquents nous donnent des sueurs froides car nous ne pouvons savoir à l'avance si notre prochain supplice va durer 200 m, 2 km, 20 km ou plus.

Il faudra attendre de rejoindre Cuiabà pour que l'asphalte soit enfin une réalité quasi permanente.
Revers de la médaille, l'amélioration de la voie et l'activité induisent un trafic routier en forte hausse.

 

Les camions sont bien plus nombreux que les voitures et leurs caractéristiques font qu'ils dégradent les chaussées très rapidement. Articulés, dotés de 6 à 9 essieux, d'une longueur pouvant atteindre 30m, ils détruisent les routes plus rapidement qu'elles ne sont créées ce qui occasionne de longs ralentissements ou arrêts pour travaux de réfection ou plutôt de pétassage. 


Pour nous remettre, nous décidons de passer 2 jours à Cuiabà, à l'hôtel. Cette pause est l'occasion de reconditionner l'équipage, son linge et son carrosse (6 rivets remplacés, 2 boulons perdus remplacés, resserrage silentblocs tirant de pont, permutation des roues et surtout lavage).