samedi 2 novembre 2013

En route vers Puerto Madryn et la péninsule de Valdes

1er novembre.

La nuit au bord de l'océan a été calme.
Au réveil le soleil brille et la marée commence à monter.





Avant de quitter la ville nous nous risquons à la poste pour envoi de courrier et surprise, elle est ouverte. Les 1er et 2 novembre, ne sont pas chômés. Plus de place dans la liste des jours fériés ?

Dès la sortie de la ville nous renouons avec les étendues inhabitées et les interminable lignes droite de la route n°3.

Quatres chicots rocheux et une colline d'environ 400m d'altitude devient "Sierra Grande" et l'occasion d'ériger un village.

Le vent de face est violent et laisse présager de ce que seront les 40 èmes rugissants voire le 50 èmes hurlants. Heureusement, pour l'heure, avec le soleil, il ne fait pas froid.

Malgré la recherche d'abris derrière les semi remorques, la consommation du land s'en ressent. Profilé comme une armoire normande, son Cx n'est pas très favorable.

Vers 13h00, nous sommes à l'entrée de Puerto Madryn et nous nous arrêtons chez YPF pour faire le plein, le réservoir étant bientôt à sec.
Arrivés à hauteur de la pompe, l'employé nous signifie que les cuves de gazole sont vides et qu'il faut faire 48 km de plus pour la prochaine station.

Compte tenu de l'heure nous nous garons pour aller déjeuner et rendre visite au concessionnaire Michelin BF Goodrich présent sur la plateforme.

Repas pris, nous nous attaquons au blog une connexion wifi étant disponible. Ceci fait, nous échouons une fois encore chez Michelin. Pas  de pneu 4x4 disponible pour nous et c'est tant mieux car si en Patagonie, le carburant est moins cher d'environ deux pesos au litre, les pneus sont hors de prix (3 fois le prix France).

Après être allés aux renseignements et faute de voir arriver les citernes salvatrices, nous vidons notre bidon de 20 litres dans le réservoir et rejoignons la ville pour y trouver un camping.




Arrivé au bout de la route du littoral nous trouvons le camping le l'ACA (automobile club argentin) et faisons la connaissance d'un couple d'enseignants de Lunel (Hérault) qui après avoir vendu leur maison et acheté un camping car, sont venus passer une année en Amérique du Sud avec leur 3 filles.

Très intriguées malgré les devoirs du CNED, les filles (7 à 14 ans) veulent savoir comment nous pouvons vivre dans un si petit espace et comment nous faisons pour dormir et gérer le problème toilettes.
Après avoir satisfait à leur saine curiosité, nous nous séparons mais peut être serons nous amenés à nous revoir puisqu'ils descendent vers Ushuaia ?

Puerto Madryn et la péninsule de Valdes  sont des lieux propices à la rencontre avec baleines, manchots, lion de mer, otaries etc... voire même avec les orques.
Espérons que notre séjour dans les parages nous permettra de telles rencontres.


En attendant, une éventuelle alerte du guetteur indien, nous orientons nos pas vers la ville.














vendredi 1 novembre 2013

Que la lumière soit ...


31 octobre.

La journée commence comme prévue. C'est suffisamment rare pour être signalé.

7h00 réveil,
9h15 récupération de l'alternateur chez le vendeur,
9h30 dépose de l'ancien dans la rue,
9h45 présentation des 2 alternateurs à Daniel, le sachant pour échange de la poulie d'entraînement,
10h00 mise en place de l'alternateur neuf modifié,
10h15 mise en route du land et vérification de la charge... Ouf de soulagement.

Pour arroser l'heureux évènement, la pluie se met à tomber.

Daniel comme ses compatriotes ne déroge pas à la règle. Impossible de rétribuer le service rendu aussi, en plus de nos remerciements, je lui propose de conserver l'alternateur ancien pour pièces.
Après échange de nos coordonnées, on ne sait jamais, nous nous séparons alors que la pluie redouble.

Sylvie sort les capes de pluie pour nous protéger. Malgré cela, nous écourtons notre visite et reprenons la route tout de suite après le déjeuner.

La Patagonie atlantique nous offre sa désolation. Au ras des paquerettes, le jour, ou dans les ténèbres de Vol de nuit, l'habitat est pour le moins diffus et la présence humaine rare.

C'est vers 18h00 que nous atteignons San Antonio Oueste (dont le curé est aussi français).
La ville semble sur le déclin et c'est au bord de sa baie que nous passons la nuit, le camping ayant là aussi bizarrement disparu.

Quoiqu'il en soit, nos esprits sont pour l'heure soulagés puisque le land tourne rond, l'alternateur débite et de fait la lumière est...

mercredi 30 octobre 2013

Population Argentine, impératrice de l'hospitalité

28 octobre.

Lundi, une grande journée d'attente commence. Compte tenu des habitudes locales (démarrer tard après s'être couché trés tard) aucune inquiétude pour nous avant 16h00. L'urgent et l'impossible sont surement déjà traités.
Vers 18h00, la dame de la station service s'inquiéte et vient nous voir. Elle se propose de téléphoner au mécanicien ce qu'elle fait avec notre assentiment.
A cette occasion, nous apprenons que le mécanien est sur la route du retour de Bahia Blanca (environ 400 km AR). Il a le roulement et pense pouvoir nous rejoindre d'ici un peu plus d'une heure.

Vers 20h30 la responsable de la station revient s'enquérir de la situation. Faute d'évolution elle rappelle le mécanicien qui lui déclare que l'alternateur est en cours de remontage et qu'après avoir avalé une collation il nous rejoindra finaliser la réparation.
Entre temps, un client s'étant préoccupé de notre sort nous laisse son numéro de téléphone afin de le contacter dès le lendemain matin en cas de carence avérée.
Il est un peu moins de 22h quand notre réparateur débarque avec notre alternateur. Trente minutes plus tard le land tourne et l'alternateur débite. L'ultime nuit passée sur le parking de la station service est sereine.

29 octobre.

Le matin, après avoir pris le petit déjeuner, nous saluons et remercions les membres du personnel de la station service présents qui nous ont soutenus.

Avant de quitter Tres Arroyos, nous passons chez Michelin en vain et à la banque de Patagonie pour récupérer l'argent donné au mécanicien (environ 130€).
Les 200 km de route jusqu'à Bahia Blanca se révèlent d'une monotonie épuisante. Dans cet univers de pampa et de ligne droite interminable, seuls les bovins semblent heureux.

A la sortie ouest de Bahia Blanca nous faisons une halte ravitaillement pour la voiture et nous mêmes. A cette occasion, les vendeurs de chez Peugeot et la police municipale viennent admirer le land et se renseigner sur  nos aventures.
Par vile vengeance, nous avalons du boeuf au nom de son incapacité à enrayer la monotonie voire de l'aggraver.


Après le repas nous nous engageons sur la route en direction de Viedma.
La monotonie est tuante, néanmoins à un moment donné un bruit similaire au ronflement d'une soufflerie se fait entendre. Après un arrêt rapide et une inspection circonstanciée il semble que le bruit provienne du nouveau roulement  made in Brasil de l'alternateur. Faute de pouvoir intervenir et la charge s'opérant nous poursuivons en direction de Viedma que nous atteignons vers 18h.
Les campings ayant disparu et faute de connaissance des lieux nous rebroussons chemin sur une dizaine de km pour trouver un bivouac.


30 octobre.

Après une nuit passée sous le gardiennage des vaches voisines nous retournons à Viedma centre.
L'atelier mécanique que nous abordons se déclare incompétent en électricité mais nous dirige à grand renfort d'explications vers un électro mécanicien.
Arrivés chez ce dernier, il nous explique qu'étant seul, il ne peut s'occuper de nous et propose de nous réorienter. J'expose la situation et propose de déposer l'alternateur afin qu'il confirme notre diagnostic.

C'est ainsi que garés devant chez lui, sur le trottoir, nous déposons l'alternateur.
En fin d'opération son oeil expert met en évidence que le roulement a souffert ainsi que la portée de l'axe de rotation (usinage).

Usinage de l'extrémité de l'axe de rotation

Face à cela il nous conseille un échange de pièce et nous adresse à un vendeur de pièces détachées pas très loin de chez lui.
Arrivés chez le négocient avec l'alternateur dans le sac à dos, celui-ci entreprend avec compétence et efficacité une recherche internet et téléphonique. Dans l'impossibilité de trouver exactement le même alternateur, il entreprend une recherche en mode dégradé.

Après une vingtaine de minutes il est en mesure de nous proposer un alternateur identique au nôtre sauf en ce qui concerne la poulie d'entrainement qu'il conviendra d'adapter. Commande faite après avis favorable notre électro mécanicien contacté par téléphone, nous devrions, dès demain, être en possession d'un alternateur neuf pour environ 300€.
Après son adaptation et notre remontage nous devrions pouvoir reprendre notre voyage avec un peu plus de sérénité.

En attendant nous allons essayer de rencontrer le Père Frédéric, ami de la famille toulonnaise et visiter la ville

Palais du gouverneur

Municipalidad

Jardin maison du gouverneur

Résidence du Gouverneur

Pour les couche tard, amateurs de bière





C'est entre un enterrement et la messe de 19h00 que nous rencontrons Frédéric, el Padre.

Le presbytère, sa résidence avec garage

La cathédrale, un de ses lieux de travail

Vue intérieure


Le père Frédéric et sa cinquantaine

Très sollicité par ses ouailles, notre rencontre est souvent interrompue.

Néanmoins, nous avons apprécié ce moment de partage trés convivial d'autant qu'il reçoit en ce moment des neveux et qu'une asado était programmée pour la soirée.
C'est avec regret qu'il devrait quitter l'Argentine en août prochain.

Pour en savoir plus : http://vimeo.com/m/16770510
Un missionnaire en Patagonie.




lundi 28 octobre 2013

El castellano

Avez-vous lu Astérix et le bouclier Arverne ? Dans la négative, il vous sera difficile de comprendre, mais essayons quand même.

Après des débuts difficiles avec le portugais, puis l'espagnol et alors que nous nous réjouissions de nos progrès, nous voilà confrontés au "castechano" des Argentins et à leur manie de ponctuer chaque phrase par "che" comme les Toulousains font avec "con".

Ernesto Guevara est devenu le "Che" à cause de cela ....


Figurez-vous que les "ll"  et le "y" qui se prononcent "ye" deviennent "che".
Ainsi, como te llama (liama), devient como te chama ou encore, pollo (polio=poulet) devient pocho. De même "Tres Arroyos" devient "Tres Arrochos".


Un Français hispanisant rencontré à Iguaçu, nous avait fait part de cette difficulté et avouait ne plus rien comprendre avant de s'y être habitué. Imaginez les dégâts que cette prononciation caractéristique génère dans notre perception et compréhension !
Maintenant que nous le savons, nous sommes plus vigilants et la gentillesse et l'amabilité de nos différents interlocuteurs compensent largement ce petit désagrément.

Bonchoir, comme dirait l'Auvergnat !!!!

Printemps frileux


24 octobre

Après un repas sympathique dans le restaurant normalement fermé pour travaux (c'est aussi ça l'hospitalité) et une nuit calme, nous reprenons la route de la côte en direction de Mar del Plata.

Un cordon de dunes, quand ce n'est pas la distance,  nous empêche de voir l'océan.
De fait nous retombons dans la monotonie. L'agriculture occupe l'espace dans la profondeur tandis que les rivages sont colonisés par résidences et installations touristiques.






En pleine saison et par beau temps cela doit être sympa mais là, c'est triste et désert. Des enfilades de restaurants et d'hôtels fermés avec pour seules traces de vie quelques entreprises de travaux qui s'affairent en vue de la prochaine saison.
Cela rappelle étrangement l'Espagne avec l'Atlantique en lieu et place de la Méditerranée.

Mar del Plata fait figure de géante après les bourgades géométriques traversées.
La ville est belle, étirée sur une vingtaine de kilomètres le long du littoral mais sa profondeur vers l'intérieur des terres n' excède pas souvent les 5 à 6 km.
Le littoral particulièrement bien aménagé est un vrai centre de vie. Les infrastructures sont de récentes et de qualité et le Casino est digne de Monaco.
Malheureusement, corollaire habituel des grandes villes, circulation et stationnement sont difficiles et c'est ainsi que nous traversons la ville du nord au sud sans pouvoir s'arrêter pour faire quelques photos.



A la sortie sud, nous trouvons le camping municipal qui affiche des tarifs prohibitifs bien que vide.
La saison des poires n'étant pas encore arrivée nous poursuivons sur quelques kms et trouvons un bivouac dans un boqueteau, en sommet de falaise, au dessus de l'océan.




Comme à chaque arrêt ou presque, la pause permet de faire le tour du land. Le renflement du pneu avant droit ne laisse aucun de doute. Nous avons une crevaison lente.


25 octobre

Au matin, la route vers le sud reprend. Nous atteignons Miramar et en profitons pour faire réparer notre roue.
Très intéressé par le land et notre périple, Oscar le réparateur devient un contact Facebook.
La route que nous suivons perd son revêtement et devient chemin agricole. Les gps mis en route nous incitent à poursuivre sur cette route sans revêtement.
D'ici une quizaine de kms nous devrions changer de route et retrouver le goudron.
Le déplacement s'effectue à cheval sur les ornières mais sans réel problème jusqu'à ce que la boue fasse son apparition. Il ne nous reste que 2 kms à parcourir avant le goudron et je n'ai pas envie de faire demi tour.

Un bourbier se présente et Sylvie propose d'aller le sonder et évaluer la portance.
Imaginant ce que cela pourrait donner, je préfère tenter le passage en force avec un peu d'erre.
J'engage le land, le capot moteur et le parebrise disparaissent sous la vague de boue et les essuie-glaces peinent à nous redonner un peu de visibilité. Les patinages sont perceptibles mais la progression se poursuit.

Sortis de la fange et proche de l'asphalte, je m'arrête pour laver sommairement les feux, les plaques minéralogiques, le pare brise, les rétroviseurs et les poignées et tour de portes.

Sylvie redoutant une éventuelle colère renonce à faire une quelconque photo.
La route 88 nous permet d'atteindre Necochea en fin de matinée. Objectifs pour nous trouver une station de lavage et de graissage pour le land, une laverie pour le linge et une connexion internet pour le blog.
Après le déjeuner, nous nous mettons en chasse. Vers 16h30 et l'arrivée de la pluie, seul le land est toujours en souffrance. Le bivouac du soir étant trouvé, le restaurant de midi étant reconduit pour le soir, nous sillonnons la ville en land pour tenter de le décrotter mais en vain.

Vers 20h00, nous rejoignons le restaurant pour dîner. Il est étrangement vide bien que de nombreuses tables soient dressées.
Le patron nous explique qu'il y va y avoir une soirée flamenco un peu plus tard.
Faute de Tango à BA, pourquoi pas flamenco à Necochea.
Il est environ 22h30 quand les premiers spectateurs arrivent pour dîner. Nous, nous en sommes à la digestion et l'attente risque d'être longue d'autant que la troupe n' a pas encore rejoint. Nous décidons de capituler et de rejoindre le bivouac.

26 octobre

Le ruban d'asphalte rectiligne qui va vers l'ouest et Tres Arroyos ne propose que prés et zones marécageuses. De fait, bien que peu passionnés, nous tentons de nous distraire avec les oiseaux qui combleraient, sans aucun doute, amateurs et ornithologues.








Nous pensons reconnaitre grues, aigrettes,canards, ibis noirs, hérons ou tapons (héron, petit, pas tapon) mais sans aucune certitude.

Par intermittence un bruit parasite se fait entendre. Là non plus, aucune certitude. Agacés et inquiets nous nous arrêtons. Le bruit semble venir de la pompe à eau ou de l'alternateur.
Nous reprenons la route aux aguets. A une dizaine de kms de Tres Arroyos alors que le bruit a disparu, le voyant de charge s' allume. Arrivé en ville, je teste le circuit de charge. 12,6 volts, l'alternateur est donc hs. Evidemment, nous sommes samedi et il est plus de midi. Face aux devantures fermées, nous rejoignons la station service aperçue en entrée de ville pour quérir de l'aide.

Sympa et réactif, le personnel et la direction s'emploient pour nos trouver un mécanicien. Nous avons déjà avalé un sandwich et bu le café quand un électricien auto arrive. Après vérification des faisceaux et fusibles, il rejoint mes conclusions : alternateur hs. Soucieux de nous aider, il contacte un collègue susceptible de réparer l'alternateur et nous quitte en refusant tout paiement.

C'est vers 17h00 que se présente l' homme idoine. Il dépose l'alternateur et l'emporte en nous précisant que s'il parvient à le réparer il viendra le remonter dans la soirée. Dans le cas contraire, il se mettra en quête des pièces détachées nécessaires auprès de ses contacts.


27 octobre

Après une nuit tumultueuse sur le parking de la station service et alors que la journée de ce dimanche d'élections s'annonce belle et chaude nous partons visiter la ville. Nous profitons de cette balade pour passer chez le réparateur mais tout est silence et les volets sont clos. Il est probablement trop tôt (9h00).
Après 2 heures de marche et quelques photos nous reprenons la direction de la station service non sans repasser chez le mécano.

Exemple d'intégration dans le site agro-alimentaire

Hommage au Lieutenant natif de la ville, abattu par les anglais lors de la guerre des Malouines



Cathédrale


Place San Martin




Hôtel de ville

Un volet ouvert nous rassure et le réparateur nous accueille en s' excusant de n'avoir eu le temps de venir nous informer de la situation.
Nous faisons la connaissance de sa famille et de ses parents qui se montent très chaleureux.
En ce qui concerne l'alternateur, il a changé les balais usés et vérifiés les enroulements, régulateur et pont de diodes. Tout devrait pouvoir rentrer dans l'ordre sous réserve qu'il trouve le roulement à billes du rotor.
Il nous faut donc attendre lundi et l'ouverture des magasins.