jeudi 5 septembre 2013

Dame Nature au pinceau .....


4 septembre

Nous quittons Sucre pour rejoindre le cratère de Maragua (Marawa). Ce cratère, curiosité géologique, est certainement dû à l'impacte d'une météorite. Dans les contreforts aplatis, on trouve de l'obsidienne.

A peine sortis de Sucre, nous sommes arrêtés pour travaux. La route ne sera rendue à la circulation qu'entre 12 et 13h. Patrick en profite pour faire les niveaux, et nettoyer le filtre à air.
L'agitation autour des bus et camions benne, laisse supposer une ouverture prématurée. En effet, vers 11h30, nous reprenons la route.
Arrivés à Punilla, nouvel arrêt. Une corde en travers interdit tout passage. Conducteurs de bus et de camions entament un concert de klaxon. 
Au bout de quelques minutes, un agent rejoint la guérite puis remonte la colonne. De retour à son poste, les conducteurs se déplacent vers la guérite pour présenter un document dont nous ignorons tout, d'autant qu'il ne nous a rien demandé. Peu de temps après, la colonne s'ébranle et nous passons sans difficulté le barrage.
La route qui grimpe vers Chaunaca est empierrée sur quelques km, puis laisse la place à une piste en terre.

Arrivés à Chataquila, nous faisons une halte à la chapelle dédiée à la Vierge.








Ce lieu est également témoin de faits historiques, notamment l'assassinat du leader indigène Tomas Katari.





Compte tenu de l'heure avancée et du débit de la source où nous avons mis notre bidon à remplir, nous cassons la croûte.

Au redémarrage, la piste est très escarpée et nous nous hissons aux alentours de 3700 m. Le col franchi, la descente s'amorce et offre des paysages de montagne relativement classique jusqu'à ce que, au détour d'un lacet, nous ayons une vue sur le cratère. Malheureusement pour nous, la brume de chaleur voile un peu ce paysage extraordinaire que nous vous proposons.

Le cratère de Maragua, vu par satellite



















Situé à l'intérieur du cratère, Maragua fait partie des villages Jalq'a qui abritent une population rurale de langue quechua vivant de cultures et de la production ancestrale du tissage.
Leur savoir-faire unique se perdait peu à peu. Des ethnologues boliviens et étrangers sont intervenus pour les aider à récupérer des pièces anciennes et créer des ateliers avec des métiers à tisser.
La population s'est donc mise à la tâche avec entrain et le musée du Textile à Sucre (que nous avons visité hier) offre une belle vitrine pour afficher leurs œuvres.


Culture Jalq'a (tissé par une femme)

Culture Tarabuco (tissé par une femme)

Tissé par un homme

Malheureusement, très vite, les subventions qui devaient servir à améliorer leurs conditions de vie, ont commencé à se diluer dans un réseau d'intermédiaires mieux placés dans l'échelle sociale.
Ainsi toutes les belles promesses des pouvoirs publics et des ONG (moyens de transports, réseau routier, dispensaires ….) n'ont jamais vu le jour.
Reliés à la ville (Sucre), par une piste impraticable en saison des pluies, ces villageois manquent d'électricité et d'eau courante. Pour l'instant, les Jalq'a n'ont pas d'autre choix que de compter avec le tourisme pour assurer leur survie.

Après avoir sillonné les pistes du cratère, nous revenons vers le village. Peu avant celui-ci une femme nous fait des signes et se met à courir derrière le 4x4. Patrick s'arrête et fait marche arrière à sa rencontre. Contact établi, elle nous propose de visiter le musée constitué de 4 cases en adobe reliées par un mur d'enceinte.
Du fait de notre acceptation, elle repart en courant chercher les clés, tandis que nous garons le Land.
Arrivés dans la première cabane dédiée au textile, elle nous propose de remplir l'habituel registre avec noms, âge et nationalité. Quelle n'est pas notre surprise de voir que la dernière visite remonte à 2011 ! Elle fut d'ailleurs le fait d'un jeune couple français.
Les trois autres cases sont dédiées à l'agriculture, aux pierres et fossiles et aux poteries et céramiques.
Nous y avons trouvé de belles pièces exposées sur des tréteaux et des tables. Ici point d'interdiction, on peut regarder, toucher sans restriction.

Afin de faire notre BA, nous achetons une ceinture tissée par notre hôte.



Ereintés par 5 nuits d'hôtel (lol), nous décidons de nous arrêter pour bivouaquer au bord du Rio Ravelo.






5 septembre

Après une nuit paisible, nous entreprenons un petit déjeuner au bord de l'eau. Quelques oiseaux et un groupe de canards nous offrent le spectacle de la chasse pour la survie.

La route jusqu'à Potolo est en terre mais ne présente pas de difficulté compte tenu de la saison sèche. Les radiers en béton et les zones fortement érodées laissent supposer que  le même voyage par temps de pluie ne doit pas être une sinécure s'il est possible.
Les abords du village de Potolo ressemblent aux Rougiers de Montlaur (Aveyron).







 

 Arrivés sur la place du village, Patrick est accaparé par un homme d'une trentaine d'années qui le prend dans ses bras et sollicite une même étreinte. Tiré vers un banc public, il s'assied à côté de l'homme et l'enlace. L'homme l'appelle "Papa" et l'issue est incertaine ...Heureusement, une femme intervient et explique qu'il est muet et un peu dérangé. Elle lui demande de cesser avant que Patrick n'utilise un imaginaire ceinturon. 
La séparation réalisée, nous suivons la personne vers le musée qu'elle nous fait visiter avec de nombreuses explications.






Contrairement aux agences, qui préviennent de leur arrivée, du nombre de touristes, du programme et des menus souhaités, nous sommes arrivés là comme deux cheveux sur la soupe. Néanmoins, l'accueil a été des plus chaleureux.

Sur le chemin du retour nous profitons d'un ensoleillement différent pour refaire quelques clichés du cratère de Maragua.
Le choix étant impossible, mais l'abstention prohibée nous profitons d'une connexion de qualité pour vous en livrer toute une série.