mercredi 24 avril 2013

Retrouvailles.

Nous l'attendions avec une certaine appréhension, mais la jonction avec notre mulet-motel, s'est passée sans encombre malgré quelques menaces sournoises.

Un tract récupéré par Sybille annonce un préavis de grève chez EDF avec coupures. A notre arrivée, le transitaire s'émeut d'une panne informatique et de l'absence pour maladie de la personne idoine pour traiter notre cas.

Malgré cela, grâce à nos larges sourires de façade et quelques propos compatissants, les formalités démarrent. Par chance notre dossier a été traité par la souffrante avant le week-end et la suppléante au pied levé, a trouvé le dossier.
De fait, la panne informatique ne nous touche pas. Les stylos à bille fonctionnent et nous pouvons sans difficulté remplir et renseigner les documents. Ouf !

Passons au paiement. Nous sommes avisés que nous allons devoir attendre un peu car la caissière n'est pas encore arrivée.
Un quart d'heure plus tard, elle est là et heureusement, le terminal de paiement fonctionne.
C'est ainsi, avec 262 € de moins que nous abordons la seconde épreuve. Direction, la douane.

Sourires affichés, air un peu perdu de circonstance, c'est avec humilité que nous pénétrons dans le bureau ad hoc. Les véhicules importés pour le commerce ou à l'occasion des déménagements sont nombreux et la procédure surement parfaitement maîtrisée. Ce n'est pas le cas pour les rares couillons qui se pointent la gueule enfarinée avec une caisse pourrie comme domicile non fixe et qui en plus veulent passer à l'étranger pour une durée supérieure à 6 mois (durée du TT).

De fait, notre interlocuteur, en ce lundi matin part à la pèche aux renseignements. Quelques minutes plus tard, il est là, souriant, s'empare d'un carnet à souche, et nous délivre un feuillet en nous recommandant de passer dans le bureau voisin pour contre signature et paiement (53 €).
Remerciements d'usage et nous voilà devant la porte suivante.

La dame abordée nous adresse à son collègue masculin qui prend notre dossier et nous signifie qu'il manque la copie de je ne sais trop quoi.
Heureusement, la gente féminine est zélée et en déclamant que notre interlocuteur précédent a dû encore oublié, elle se précipite chercher le sésame.
Dés son retour, le paiement effectué et le dossier complet, on nous oriente vers le RDC, 3ème porte à droite.
Arrivées à destination, nous tombons en pleine pause cigarette. Les mégots écrasés, les 2 jeunes femmes rejoignent leur console respective et se mettent au travail. On pourrait croire qu'elles jouent à la bataille navale.

Le téléphone sonne. L'une décroche et annonce à sa collègue qu'un mouvement des dockers non prévu est en train de se mettre en place. Notre coeur bat la chamade tandis que le sourire reste d'usage.
La seconde se veut rassurante et pense qu'avec notre transitaire, la récupération devrait pouvoir avoir lieu.

Direction la CCIG pour paiement de l'ultime taxe. Etonnamment, rien à signaler si ce n'est qu'il faut payer en chèque ou en espèce car le terminal de paiement est HS.

Papiers en main et bon de sortie validé, nous nous dirigeons vers l'entrée du port. Le cerbère qui nous accueille est souriant et sympathique comme nous.

Il nous guide vers un énième bureau où une pimprenelle endimanchée d'un certain âge, à moins que ce ne soit l'inverse, nous demande nos passeports. A sa requête, mon "si vous le voulez" est repris de volée par un "c'est pas si je veux, c'est obligatoire" du plus bel effet et qui à l'avantage de remettre en évidence qui commande.

Sourire aux lèvres et contrition faite, nous nous dirigeons vers les bureaux du transitaire. Un grand bonjour et un sourire sans faille nous accompagnent.
Derrière une banque un homme proche de la retraite et affecté du syndrome de Peter, transpire à grosses gouttes devant un écran, un clavier récalcitrant et une imprimante dont il oublie l'identifiant une fois sur deux.
Pour l'heure, un camionneur l'accapare avec une liasse de bons. Nous la jouons, air détaché, patience à toute épreuve et sourire aux lèvres. Non, non, nous ne sifflotons pas en regardant nos chaussures !

Un blanc exubérant fait son entrée. Avec sa grande gueule, il interpelle les employés présents qui ne semblent guère l'apprécier. Une de ses questions fait un plat et son insistance arrache à l'un d'eux une once d'irritation.
C'est long. Nous sourions toujours béatement en espérant que le mouvement des dockers ne viendra pas entraver nos retrouvailles.

Le camionneur en a fini, notre tour arrive et la grande gueule a estimé bon d'aller voir ailleurs si ses vannes auront plus de succès. Tant mieux.

C'est donc avec une sérénité retrouvée que nous présentons notre dossier.
Evidement, notre préretraité s'échappe et court aux renseignements. Il revient, ouvre un meuble et nous demande d'identifier les clefs du Land. Au cinquième sac, bonne pioche. La pression, bien qu'imperceptible, tombe. Ouf !

L'agent s'empare d'un carnet à souches auto-carbonné et après, que je lui ai retrouvé son stylo, il se met en route. C'est sans compter sur le fait que papier humide, transpiration et bille ne font pas bon ménage, mais il y parvient.

Alors commence le combat épicurien avec le pointillé censé faciliter le détachement de la souche.
Nous imaginons un bon amputé d'un coin ou d'un morceau plus grand, un bon rafistolé au scotch salvateur, mais il n'en est rien. Après avoir éreinté la souche, plié, replié, le bon est extrait sans dommage du carnet. "Mauvaise langue" me dis-je !

Le parcours touche à sa fin. Une dernière photocopie du bon indemne faite, elle nous est remise avec l'original et nous nous dirigeons vers le parc fermé, sécurisé.



Il est là. Fier et cubique, surmontée de sa galerie, de ses roues de secours et de ses bidons. Un rapide tour d'horizon met en évidence qu'il a très bien voyagé. Les portes ouvertes, quelques vérifications intérieures montrent que rien ne manque et que rien n'a bougé.
Contact, moteur en route, direction la sortie pour retrouver l'aimable cerbère et la revêche pimprenelle qui veut vérifier l'immatriculation avant restitution de nos passeports.

Ouf ! Nous sommes dehors, indemnes et unis pour un périple qui ne fait que débuter.
A quoi sert la photocopie du bon toujours en notre possession ? Nous ne le saurons probablement jamais et je me plais à croire que la pimprenelle aurait dû la récupérer.

Quelques kilomètres, un plein de GO salutaire au prix de l'or, et direction le Tigre, notre maison d'il y a 10 ans.
Plateau Carbet espace ludique

Plateau ludique Tennis ou patinoire selon saison.

La maison d'en face

Notre ex bicoque partie de gauche.









Samedi, jour de marché.

Rendez-vous traditionnel, exotique et odorant même sous la pluie, le marché de Cayenne sert d'ouverture initiatique sur le nouveau monde, pour les arrivants.




De façon systématique, le premier samedi qui suit l'atterrissage est dédié à sa découverte avec quelques "anciens" pour guides.


Y Aller, c'est écarquiller les yeux,




sur tout et n'importe quoi tant les étals sont hétéroclites,




percevoir des senteurs nouvelles ou d'épices,




épier les conversations et comprendre pourquoi on est qualifié de "zoreilles" (version 1),



s'intéresser à l'artisanat local non "made in China",




être circonspect devant certaines tubercules ou légumes peu communs, 


s'étonner devant des chadecks, ou autres ramboutans,





ou découvrir, qu'ils connaissent aussi l'oignon, l'ail, ....



et déguster des jus de fruits frais, pressés sur place (prune de cythère, maracuja, ...) avant de passer à la consommation des rituelles soupes chinoises et autres.







Bien à vous, sous la pluie, avec notre guide qui évidemment ne se prénomme pas Nathalie.

mardi 23 avril 2013

Mangrove. Un cycle d'environ 7 ans.

Avant, mais ça c'était avant, il y avait les rochers, la plage et l'océan. La preuve ? Ces bancs étaient avec vue sur la mer.




Et puis la mangrove arriva au risque de faire qualifier de fous ceux qui avaient ordonné la mise en place des bancs du bord de plage.

Du haut du Tigre, la ligne de mangrove sépare Cayenne de la mer



 A la pointe, une régression s'amorce. Suivez le guide.




 L'édifice naturel est prêt à être miné.


 Dans un an, peut être profiterons nous de la plage à cet endroit.