samedi 16 novembre 2013

Frontière humaine, frontière naturelle.



14 novembre

Après une nuit passée à l'hôtel Comercio à Rio Gallegos et un petit déjeuner copieux, nous essayons d'avancer le courrier électronique. Ce n'est que vers 10h30 que nous rejoignons le Land et c'est à nouveau cap au sud.

Après 70 km de route, nous poussons une excursion à l'ouest pour admirer la Laguna Azul




Nous profitons de la halte pour manger les dernières denrées prohibées encore en notre possession, tomates, avocats, pain.
Les poubelles du site laissent apparaître de nombreux délestages, bananes, saucisson, fromage, pain etc....

C'est vers 14h que nous nous pointons au poste d'intégration austral.



Les formalités douanières et sanitaires s'effectuent en un peu plus d'une demie heure.
Nous repartons en direction de Punta Delgada par la « Routa del fin del mundo »




pour prendre le bac qui va nous permettre de franchir le détroit de Magellan au niveau de son premier étranglement.

Après 50km de route goudronnée, nous arrivons au bac sur lequel nous embarquons sans même nous arrêter.








Le Land est à peine immobilisé que les rampes sont déjà relevées.



C'est parti pour 25mn de traversée....





Du fait de l'absence de vent l'eau est relativement plate et cela nous permet d'apercevoir que des  toninas (ou jacobites, animaux aux allures de bébés orques) nous escortent.




Le débarquement est aussi rapide que l'embarquement et nous reprenons notre voyage en direction de Cerro Sombrero où nous devrions pouvoir faire le plein.


Dès le franchissement du détroit de Magellan nous nous trouvons en Terre de feu.

Cette île doit son nom à Magellan. En effet, quand  en novembre 1520, celui-ci arrive à l'extrême sud de l'Amérique il voit les feux de camp indiens et nomme ce lieu « Tierra del Humo » (terre de fumée). L'île est rebaptisée « Tierra del fuego » par la suite par Charles Quint.

Il semblerait que les premiers habitants de la Terre de feu se soient installés voilà 10.000 ans, alors que le détroit de Magellan n'existait pas encore.

A l'arrivée de Magellan, la Terre de feu comprenait 4 groupes ethniques amérindiens. Au centre et au Nord vivaient les Selknam (ou Onas), à l'est les Haushs (les mangeurs d'algues en yàmana), à l'ouest les Alakalufe (dans la partie chilienne), enfin au sud à l'embouchure du canal de Beagle, les Yàmana (ou Yaghan).

Les colons européens ont amené avec eux les maladies telles que la typhoïde, la rougeole et la tuberculose qui ont décimé en grande partie les amérindiens. La chasse à l'homme menée par les estancieros (propriétaires des estancias), a accéléré leur extermination.
A ce jour il n'y a plus aucun survivant amérindien.

Quarante km plus tard, le plein est fait et 106 km de ripio s'offrent à nous pour rejoindre l'extrémité sud argentine de la Terre de feu.

Après un second passage de frontière au niveau de San Sebastian, ...



...   les steppes qui nous séparent d'Ushuaia sont maintenant ouvertes.

Après le poste frontière nous retrouvons l'asphalte et c'est ainsi que nous arrivons à Rio Grande, première ville fuégienne, vers 19 h.

Compte tenu des files d'attente dans les stations services, nous préférons rejoindre un café-bar pour dîner. Il est presque 22 h quand nous nous dirigeons vers l'entrée nord de la ville pour trouver un bivouac sur la plage.

15 novembre

Au réveil le vent souffle à nouveau. L'accalmie du lever du jour a été de courte durée.
Dans ces conditions il est aisé d'aérer le couchage mais les pliages sont plus problématiques





Au cours du petit déjeuner, un renard sort du pied de la falaise ...


...  pour déjeuner à son tour.



Apeuré par Sylvie, il abandonne provisoirement sa charogne.





Une fois prêts, nous partons pour une visite rapide de la ville

Mission salesiane

Mission salesiane
 Fondée en 1898, c'est aujourd'hui une école agro technique. Elle est classée monument historique

Habitat style chalet

parfois élaboré

Tour phare et horloge

Du fait probablement de la proximité géographique, le monument commémoratif de la guerre des Malouines prend des proportions exagérées.







C'est après le déjeuner que nous repartons en direction d'Ushuaia. A peine sortie de Rio Grande capitale internationale de la truite du fait de la taille des poissons présents dans le secteur, le paysage change. Des monts enneigés occupent le fond de tableau vers le sud Ouest,



tandis que des forêts frappées de je ne sais quel mal, sont de plus en plus présentes.







Après 100 km nous atteignons Tolhuin et nous nous y arrêtons pour voir l'église de style fuégien




et surtout la boulangerie « La Union » qui selon nos sources, mérite le détour.




Aussi, nous consacrons-nous au rituel de la dégustation en avalant quelques « alfajores » non sans avoir une pensée pour Florence (dédicace).



L'heure étant bien avancée nous longeons quelques temps les berges du lac Fagnano ...









...  et décidons de nous arrêter pour la nuit, alors que 80 km nous séparent encore d'Ushuaia.




mercredi 13 novembre 2013

Longue est la route devant nous.



11 novembre,

Armistice 14-18, devoir de mémoire.

Levés le 11e jour du 11e mois à 11h11 (heure de Paris), nous prenons la route des 40e rugissants (ça se sent !!!), après un rapide petit déjeuner pris à l'abri dans le Land.

Après deux longues heures, nous faisons halte à l'entrée de Comodoro Rivadavia qui paraît-il est peu sûre. Après avoir fait le plein, nous décidons de déjeuner à la station puisqu'elle dispose de wifi.

En début d'après-midi nous redémarrons et atteignons Caleta Olivia où un cyber café nous permet d'insérer les photo sur le blog. Ceci fait, nous repartons vers le sud et atteignons Fitz Roy, où nous faisons un plein complémentaire, compte tenu de la consommation élevée du land du fait du vent.

A la sortie du village nous trouvons un camping désaffecté. Après quelques questions au voisinage, nous décidons d'y passer la nuit, car il offre encore des sanitaires opérationnels.

Avant de rejoindre la cellule survie du Land pour la nuit, nous partons diner dans un restaurant voisin avant un repos bien mérité.


12 novembre,

Au moment du départ il fait encore frisquet (9° à 9h) et le vent n'arrange rien.
Nous empruntons la route 3 vers le sud laquelle pourrait s'appeler la route du RHUM (Rugissants, HUrlants, Mugissants).

http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Quarantièmes_rugissants
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cinquantièmes_hurlants

Après 80 km de route nous bifurquons vers l'ouest pour rejoindre El monumento natural Bosquet petrificado.

Cinquante kilomètres de ripio plus tard,








nous rejoignons les bureaux des gardes parc, avec la plus grande difficulté. Il est quasiment impossible de se tenir debout tant les vents sont violents.

Malgré cela nous partons bras dessus bras dessous et solidaires dans la recherche de l'équilibre, pour faire le circuit de 2 km.













Nous grimpons la côte raide menant au mirador sans difficulté tant le vent arrière nous pousse.





Il est plus difficile de remonter au près pour rejoindre le musée mais nous y parvenons quand même.








Visite terminée, nous rebroussons chemin et rejoignons la route 3 et le village de Tres Ceros.
Une fois encore pas de gasoil disponible. Aussi, après avoir avalé un café reprenons-nous la route en direction de Puerto San Julian, ...







... où nous trouvons un camping municipal déserté, une station service avec du gasoil et un supermarché.

Nos opérations logistiques terminées, nous nous engageons en direction de Rio Gallegos pour bivouaquer dans la pampa.


13 novembre,

Contre toute attente, au réveil tout est silence, le vent a cessé. Nous en profitons pour flemmarder un peu et faisons un petit entretien du Land.

Il est 10h15 quand nous reprenons la route.

Après le premier tiers des 340 km qui nous séparent de Rio Gallegos, la jauge indique clairement que la consommation est redevenue normale (1,5 l de moins par 100 km).

Guanacos, choiques et oies sauvages bordent la voie avec comme point d'orgue la traversée du rio Coyle.








Il est16h lorsque nous atteignons la ville des présidents Kirchner, surnommés "los pingüinos".
Les 15 km d'éclairage urbain en cours d'installation s'expliquent peut-être comme cela.
Néanmoins, la pénurie de carburant et les files d'attente sont également là, peut-être au nom de l'égalité.
De fait, pour nous c'est une fois de plus la misère pour trouver du carburant. C'est à peine mieux en ce qui concerne wifi et DAB.

Que sera demain, d'autant que nous sommes désormais dans la zone des 50èmes, mais sur terre heureusement.