vendredi 18 octobre 2013

Tigre


Après deux jours à travers les immenses estancia de la zone agroalimentaire, nous parvenons au camping l'Hirondelle à Tigre.








Coincé entre le fleuve Lujan au nord, les résidences fermées et gardées avec golf, port de plaisance, aéroclub et riches demeures, à l'ouest, la ville ...






                                       ... et la capitale à l'ouest, le camping paraît complètement anachronique.


Stationnés dans le jardin d'un couple de quatrième génération, propriétaire d'une maison bois sous tôle, l'espace est occupé en grande partie par tables, bancs et barbecues offrant une capacité d'accueil d'au moins 60 personnes.

Le jardin, quant à lui, peut accueillir tout au plus une dizaine de véhicules sous réserve d'accepter de vivre les uns sur les autres et dans la plus grande promiscuité, la maison n'offrant que deux sanitaires et un coin douche-cuisine.

Autant dire qu'on n'y vient pas pour le confort mais seulement pour la facilité de rejoindre le coeur de la capitale sans voiture et donc sans risque.
En effet, des « lancha » (bus nautiques) vous prennent sur le ponton du camping et vous amènent à la gare de Tigre d'où par le train on atteint le centre de Buenos Aires en 45 mn. Le retour peut s'effectuer de la même façon.
Cette opportunité est inestimable quand on sait que Buenos Aires pèse environ 13 millions d'habitants.



Us et coutumes



14-15 octobre

Lundi matin, nous quittons le camping à pieds pour explorer les magasins du centre et réaliser quelques achats (chaussures et velcro) et trouver une station à même de faire vidanges et graissage.
Malheureusement plus de 90% des devantures nous offrent rideaux de fer ou panneaux « cerrado ».
Intrigués, d'autant plus que nous avions quitté Cordoba pour fermeture dominicale, nous essayons de comprendre.
Les rares enseignes ouvertes ferment immédiatement après 12h, alors que les horaires affichés prévoient la pause à 12h30.
Après déjeuner et notre retour au camping, nous découvrons que le 14 octobre fait partie des 17 jours fériés que compte l'Argentine.
De fait, aujourd'hui, nous fêtons le jour du Respect de la diversité culturelle et la commémoration de la découverte du nouveau monde.

Forts de ce renseignement, nous mettons à profit l'après midi ensoleillé pour longer le Rio, lieu de détente, de baignade, de pique-niques et bien sûr de barbecue.






A ce sujet, il est à noter que chacun possède un couteau ouvragé pour le barbecue. Tous les magasins en vendent (quand ils sont ouverts) et proposent même des étuis cuir contenant couteau et fourchette assortis, voire la trilogie couteau-fourchette-fusil.
Les endroits aménagés pour ce sport gastronomique sont légion et tout le monde vend du charbon de bois.

Les camping municipaux que nous avons fréquentés en rassemblent un très grand nombre. Par ailleurs, dotés d'équipements sportifs et balnéaires, ils sont des lieux de prédilection pour passer des journées agréables entre familles et amis.





Autre point surprenant, la prolifération à travers tout le pays de panneaux clamant que les Malouines sont argentines



Il semble qu'en plus de jours fériés célébrant les héros de cette guerre, les autorités militent pour que le devoir de mémoire soit présent et que personne n'oublie (peut-être chez les britanniques existe-t-il des panneaux déclamant que les Falkland sont anglaises...)



Contrairement aux autres villes, l'intérêt majeur de Rio Cuarto réside dans le fleuve et ses abords.
Notre promenade nous a permis de découvrir jeux de boules en bois, selon un savant mélange de pétanque et de lyonnaise et jeux de palets.

Il apparaît clairement que les jours chômés sont largement mis à profit pour se rapprocher de la nature et vivre dans la cordialité.

lundi 14 octobre 2013

En route vers le Sud

13 octobre

La sortie de Cordoba se fait par autoroute et nous vaut de renouer avec les péages similaires aux nôtres. Aidés par le Routard, nous décidons de  rejoindre Alta Gracia, où se trouve la maison du Che, enfant.





La ville, calme et verdoyante, rassemble quasi exclusivement de l'habitat secondaire de haut niveau.

Après quelques courses, nous prenons la direction de Villa General Belgrano. D'après le Routard, ce village ressemble à un village allemand typique et octobre est la période de prédilection pour la fête de la bière.

La route légèrement sinueuse, ombragée, domine quelques lacs de retenue.







Compte tenu du nombre de véhicules et de bus il y a fort à parier qu'une bonne partie de Cordoba se déverse vers ces zones champêtres tous les week-end.

A l'approche de Villa General Belgrano, le trafic s'intensifie encore et chaque carrefour devient un bouchon, malgré la présence de la police et des bénévoles essayant de fluidifier la circulation.
Faute de pouvoir s'arrêter et compte tenu de la foule, nous décidons de poursuivre plus avant et de laisser les argentins jouer aux munichois dans leur décor teuton.
Les saluts que nous recevons au passage du Land et les chopes énormes brandies à notre santé laissent imaginer ce que sera l'ambiance dans quelques heures.

C'est à l'abri d'un grand arbre que nous faisons halte pour déjeuner et je profite de l'herbe dense pour passer sous le Land à la recherche de ce qui provoque un bruit métallique non défini depuis deux ou trois jours.
La cause étant identifiée (attache amortisseur arrière), le problème est résolu à l'africaine.

Rassurés, nous reprenons la route vers le sud et Rio Cuarto. Après quelques km, le ciel face à nous s'assombrit sérieusement



Quelques km plus loin, le premier éclair zèbre le ciel noir, puis d'un coup, l'orage éclate et surprise les premières grosses gouttes sont immédiatement remplacées par des grêlons de la grosseur d'un pois chiche. C'est la débandade et chacun cherche à protéger son véhicule sous les feuillages d'arbres ou autres abris providentiels.








A la première accalmie, nous reprenons notre progression et atteignons le camping municipal de Rio Cuarto en fin d'après-midi.



Cordoba la docte

12 octobre

Nous prenons la route vers 9h15 sous un ciel mitigé.
Il est 11h05 d'après la pointeuse du parking lorsque nous quittons le Land pour rejoindre la place centrale distante d'environ 1,5km. Il ne nous faudra pas trainer beaucoup puisque le parking, comme beaucoup d'autres, ferme à 13h. Les 500 derniers m à parcourir se font en zone piétonne. Entre les étalages, les flâneurs et les chalands, il est très difficile de progresser. Nous n'avons plus l'habitude de vivre dans une ville qui compte 1 500 000 d'habitants.

La place Général San Martin est conforme à toutes les autres (cathédrale, hôtel de ville, banques, grands hôtels, etc...) mais présente l'avantage d'être exclusivement piétonne.
Après avoir pris quelques photos







nous nous dirigeons vers le parking par des voies moins peuplées mais riches en monuments










Après avoir avalé un sandwich tout en marchant, nous retrouvons le Land et nous nous mettons en devoir de rejoindre le camping municipal, qui semble assez excentré.
Nous atteignons le Graal, non sans demi-tours, et le GPS confirme que nous sommes à 17km du centre ville.
Renseignements pris, il nous faudrait marcher environ 3,5 km avant de rejoindre la première station taxi ou bus. Compte tenu de cet inconvénient, nous sommes contraints d'utiliser le Land pour retourner en ville où le prix des parking est dissuasif (de 10 à 20 pesos l'heure).

Stationnés, comme beaucoup d'argentins, dans une rue calme et proche du centre, nous décidons de prendre le risque de laisser le Land dans cette zone interdite et de rejoindre le centre, compte tenu du fait que nous sommes un samedi et qu'il est plus de 17h.
Chemin faisant, nous rencontrons des barrages policiers qui dévient la circulation. C'est ainsi que nous nous trouvons au cœur d'une manifestation populaire visant à célébrer le centième anniversaire du club de football local.

Passé l'attroupement festif, le centre offre un visage diamétralement opposé à celui de la fin de matinée.
La quasi totalité des commerces est fermée et seuls quelques promeneurs profitent d'un centre déserté.















 Ici, comme à Paris, il semble que les week-end soient propices à l'exode et aux migrations vers des zones plus reposantes.

Après la visite du Calbido historico











et le repas pris dans une pizzeria difficilement trouvé, nous rejoignons le camping avec la certitude de reprendre la route dès le lendemain matin, dimanche.