En ce dernier jour du mois de mai, les
liaisons sont longues et peu intéressantes.
Ce sera donc l'occasion pour nous de
vous abreuver de nos premières sensations boliviennes.
Pour commencer, revenons sur notre
premier plein de gazole en Bolivie et sur les taux de change.
Nous avons converti nos derniers euros
à raison de 8 bolivianos pour un euro (le taux oscille entre 8 et 9
en ce moment).
En ce qui concerne le gazole, un
bolivien aurait payé 133,94 bolivianos (36 litres x 3,72 B$).
Nous, il nous a fallu payer, une majoration de 5.74 B$ par litre en tant qu'étranger, soit 206,64 bolivianos de plus.
Cela peu paraître scandaleux mais 9,46
B$ (3.72 + 5.74) font le litre de gazole à environ 1,20 euro ce qui demeure moins
cher que dans notre patrie chérie.
Pour conclure, là dessus, hier j'ai
proposé au pompiste de payer le gazole à 6 B$ sans facture ce qu'il
a accepté. De fait, les pleins seront affaire de négociation.
Aujourd'hui, c'est un mennonite qui nous a dépanné en remplissant
pour nous un jerrican de 30 l. car la station n'avait pas les moyens
de faire payer la taxe « immatriculation étrangère » et
qu'un groupe de militaire veillait. De fait, pas de carburant pour
les étrangers de partout.
Pour ce qui est de la nourriture, hier
midi, nous avons copieusement déjeuné pour 3 euros et le soir, nous
avons dîner pour 5,50 euros. Là aussi, rien n'est figé. Les prix
varient en fonction du lieu, du repas et des boissons.
Il est cependant plus facile de faire
un repas pour deux pour 5 euros qu'en France.
Le plus dur est de trouver la gargote
où manger et de deviner ce que l'on va manger.
Pas de carte, un plat unique,
disponible ou pas, c'est selon.
En ce qui concerne l'hôtellerie de
qualité type Campanile (chambre double avec sanitaires, douche,
télé, wifi, et petit déjeuner inclus) les prix tournent entre 350
et 450 B$ soit entre 45 et 60 euros.
On doit pouvoir trouver mieux dans les
2 sens mais le prix du land-hôtel reste imbattable.
Voilà pour les chiffres et les
éléments de comparaison mais revenons au principal.
Villa Montes et son hôtel El Ranchoa
nous ont permis de passer une agréable soirée après un repas à 4
euros dans une gargote puis une balade digestive nocturne de 5 km (à
pied).
Au réveil, faute d'électricité, nous
sommes allés nous garer au centre ville, découvert nuitamment, et
avons visité à l'aveuglette.
Une charmante place ombragée, flanquée
de monuments, cernée par la première église franciscaine de la
ville, la mairie et une école militaire, a ouvert le bal. Cerise sur
le gâteau, elle est zone wifi libre (cadeau de la municipalité).
De là, nous avons rejoint l'église
San Francisco … et le musée dédié aux héros de la guerre du
Chaco.
Les grand travaux en cours, à la mode
bolivienne, présagent d'un embellissement certain et prochain.
De retour vers le Land, nous découvrons
que la place est devenue le terrain d'exercice de l'armée. C'est
assez sympathique et ne dérange personne. Le spectacle amuse même.
Deux ponts plus loin, nous quittons Villa Montes pour Camiri.
Les péages qui se succèdent sont
notre seule préoccupation. Comment cela fonctionne-t-il ? Nous
n'en savons rien mais, depuis, nous sommes sûr d'avoir été abusé
au moins une fois.
Au départ, à chaque péage nous
déclarions vouloir rejoindre la ville suivante la plus proche. Il
nous semblait avoir lu quelque chose en ce sens. Mais l'imprécision
de nos carte et la méconnaissance de la position des péages à
venir ont fait que nous avons dû payer 2 fois certains tronçons.
Depuis, nous donnons notre destination
réelle, et tous les péages rencontrés avant de l'avoir atteinte
nous valent une séance de tampon et de contrôle policier, parfois.
Dire qu'il nous aura fallu venir en
Bolivie pour être contrôlés en ce qui concerne gilet réfléchissant
et triangle de présignalisation.
Il ne nous a pas été demandé de
produire un éthylotest mais la question de savoir si nous avions bu
a été évoquée (Qu'est ce que vous allez vous imaginer ? Non,
mais!)
C'est à Camiri que nous avons fait
halte pour la nuit le 29 au soir. La ville, sans grand intérêt
touristique,
nous a permis de dormir au bord d'un rio dont le gué
est un point de passage, très fréquenté.
Au matin, fort de cette aubaine, ce fût lavage du Land, entretien et baignade.
Ce n'est qu'en tout début d'après
midi que nous sommes partis vers Santa Cruz, ville la plus peuplée
de Bolivie (plus de 2 millions d'habitants dans cette ville aux 8
anneaux ou rings).
Vu le monde et la circulation, c'est
une fois de plus à la campagne que nous avons confié notre nuit.
Il faut dire que la ville était le
théâtre d'une cérémonie religieuse de grande ampleur analogue à
l'investiture du Pape sauf qu'il s'agissait du départ en retraite du
Cardinal, chef de l'église bolivienne. Les pèlerins étaient
nombreux et la messe d'adieu a même été momentanément interrompue
par le défilé aérien au dessus du stade, rempli de ferveur.
Au matin, la traversée et le
contournement de Santa Cruz par l'anneau n°4 a été relativement
facile.
Les longues lignes droites qui
traversent la région mennonite nous ont conduits à San José de
Chiquitos.
Pas de chance pour les réfractaires,
nous voilà engagés pour une nouvelle boucle des missions jésuites
boliviennes.
Donc, prochainement, les San feront
place aux Santa et réciproquement.