samedi 30 novembre 2013

En route vers Chile Chico, Chili et visite de la Cueva de las manos



28 novembre,

Comme pour nous remercier de notre obstination, le Fitz Roy se montre resplendissant sous le soleil, à moins que cela soit pour nous narguer.





La journée s'annonce pénible et monotone néanmoins, après quelques km en regardant derrière nous il nous est permis d'apprécier la majesté de la montagne et la monotonie de la steppe.





Un peu plus loin, nous rencontrons un berger à la mode patagone (gaucho) dont la solitude doit être encore plus grande que celle de nos bergers en Crau ou en alpage.



Pendant 90 km nous longeons la rive nord du Viedma vers l'est et atteignons Tres Lagos, 40 km plus loin.

Après le déjeuner et le recomplètement en carburant, nous prenons la direction du nord avec au menu 170 km de ripio.

Au passage, nous laissons sur notre gauche le lago Cardiel.


et c'est vers 16h30 que nous atteignons les berges du Rio Chico qui seront notre lieu de bivouac.


29 novembre. Bis repetitas placent.

« Vents et steppes patagones, blessent mon cœur d'une langueur monotone..... »

C'est avec espoir et impatience que des oreilles ont attendu, trop longtemps, un message analogue sur Radio Londres (devoir de mémoire et merci Verlaine).

Faute de poste à galène et d'informations nous espérons à l'approche de chaque nouveau compartiment de terrain que le paysage va enfin changer, le soleil va enfin percer et les vêtements chauds nous pourrons enfin ranger ; mais il n'en est rien !

Quelque soit le point cardinal choisi, rien de change.




Bien qu'ayant attaqué le dernier mois de printemps la température à l'abri du Land ne parvient pas à dépasser les 10°. Ceux qui vivent en pays de Mistral imaginent aisément ce que cela signifie en température ressentie.

Seule satisfaction de ce début de journée, l'enrobé a remplacé le ripio sur l'interminable ruban.

Tout vient à point à qui sait attendre.

Après 140 km de route, nous arrivons sur la bourgade de Bajo Caracoles.
Quelques maisons défraîchies, quelques baraques bois sous tôle, mais néanmoins une station service qui propose également du café et un bâtiment administratif, siège du juge de paix.

Le plein fait, nous parcourons encore 4 ou 5 km avant d'apercevoir un panneau signalant la « cueva de las manos » moyennant 43 km de ripio et une cinquantaine de pesos par personne pour les étrangers que nous sommes.


Ce site découvert par l'italien Agostini dans les années 40, est maintenant inscrit au patrimoine culturel de l'humanité.



Fort d'avoir vu préalablement quelques images, nous nous engageons sur la piste qui nous gratifie rapidement d'un premier relief





Au bout du chemin le canyon du Rio Pinturas s'offre à nous






C'est dans ce canyon, il y a 13 000 ans, qu'un groupe d'humains s'installa dans une caverne et y exerça son talent sur les parois rocheuses environnantes à grand renfort de pigments naturels et d'ingéniosité (positif et négatif).

La taille des mains peintes montrent que l'œuvre est collégiale et familiale.








Comme partout ailleurs, ces peintures rupestres représentent aussi les éléments relatifs à la chasse et à la vie quotidienne.










Pour en savoir plus : http://whc.unesco.org/fr/list/936

A 15h, après avoir avalé un plat de pâtes à la tomate nous reprenons la route en direction du village de Los Antiguos.

Arrivés à Perito Moreno village, nous faisons une pause pour essayer de trouver wifi, internet, commerces  et bivouac.

Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, ce petit village s'avère capable de satisfaire tous nos besoins.


Séjour à El Chalten



27 novembre

Après le petit déjeuner commence les devoirs de vacances avec le blog. La lumière intense oblige à utiliser un subterfuge pour pouvoir apercevoir texte et photo.


Ceci fait, nous rejoignons le centre village pour wifi et laverie.

Le café où nous nous sommes installés, grâce à un wifi asthmatique, fait que nous sommes plus en retard maintenant qu'avant de commencer. En effet, quelques corrections mineures sur le dernier article l'ont fait disparaître GRRRRRR!!!!!!

A titre de compensation nous sommes à l'abri au moment où la tempête redouble. Parois et toitures craquent mais résistent. L'ambiance s'obscurcit tant les nuages de poussière soulevée sont denses.
Compte tenu de cet élément, la marche prévue est abandonnée au profit de la visite du lago del Desierto.

Au programme, 35 km de ripio et quelques cascades.




Puis le temps se gâte à nouveau, la pluie accompagne le vent,




malgré tout nous poursuivons






et atteignons le lac.



Après déjeuner nous entamons quelques balades et c'est la rencontre avec le glacier Huemul



puis le franchissement du rio







pour atteindre le nord du lac.





La météo ne s'améliore qu'à partir de 17h alors que nous sommes sur le retour.







Dès que le soleil perce le paysage change et devient enchanteur. Les sommets sont étincelants.

On retrouve dans ces variations brusques du temps les ambiances de Vol de nuit. Pour honorer les héros de l'aéropostale certains sommets portent leur nom : Le Saint Exupéry qui culmine à 2558 m, le Mermoz à 2732 m et le Guillaumet à 2574 m.

Comme projeté au voyage aller, nous nous arrêtons pour la nuit dans une dépression susceptible de nous protéger du vent.


El Chalten et le Fitz Roy


26 novembre, anniversaire de Marine

Après un dernier tour en ville et quelques emplettes, ...







Francisco Moreno, l'explorateur




Darwin



... nous revenons sur nos pas pour rejoindre El Chalten.

Dès la sortie de la ville nous faisons une halte au site de Punta Walichu pour y voir des peintures rupestres de plus de 10 000 ans. Ces peintures ont été laissées par les indiens Tahuelche, dans des grottes au bord du lac Argentino.









Encore une fois, c'est après avoir avalé un sandwich, que nous poursuivons vers l'est afin de retrouver la ruta 40 qui vers le nord, doit nous permettre de rejoindre El Chalten et le mont Fitz Roy.

Bien qu'à 170 km du but (distance routière), le Fitz Roy apparaît déjà à l'horizon.

Comme précédemment nous roulons en bordure de steppe patagonienne tandis que lacs, Andes et hauts plateaux bordent l'axe à une trentaine de km à l'ouest.






Alors que nous quittons les rives du Lago Argentino, un panneau nous rappelle que la Patagonie est une terre où les vents d'ouest règnent en maître.



A 100 km du but, nous côtoyons maintenant les rives du Lago Viedma qui fait presque deux fois la superficie du lac Léman. Bien que plus petit que le lago Argentino (1466 km², soit 2,3 fois le lac Léman), les paysages et les phénomènes géologiques environnants sont les mêmes.

A l'ouest, la chaîne du Fitz Roy occupe tout le paysage.



A l'approche d'El Chalten, nous apercevons au loin une langue du glacier Viedma qui se jette dans le lac du même nom.


Le Fitz Roy, et ses voisins sont impressionnants de verticalité. Les voies proposées sont de très haut niveau et très exigeantes, notamment à cause de la météo et des vents violents .


Il est à noter qu'outre l'andinisme, El Chalten est la capitale nationale du trekking tant les chemins de randonnée sont nombreux , attrayant et variés dans leur difficulté.








Après une halte chez les garde-parcs et un recomplètement en carburant, nous abordons notre première marche par la piste des aigles et des condors.

Au sommet, nous dominons El Chalten et le lac Viedma

Les indiens appelaient le Fitz Roy, Chalten (volcan). En effet, les pics de ce dernier sont souvent cachés par des nuages qui font penser à des panaches de fumée ou des fumeroles de volcan.  D'où le nom du village.








Il est 20h lorsque nous rejoignons l'aire de pique-nique au sud du village où nous retrouvons le couple de montpelliérains.

La nuit se passe au point de départ des sentiers de randonnées en direction du Fitz Roy, seule zone de bivouac gratuite autorisée.

Nous nous en souviendrons comme d'une nuit particulièrement agitée tant le Land Rover a dansé sur ses suspensions toute la nuit, au gré des rafales.