Mercredi 5
Le réveil s'effectue aux cris d'un
vendeur de lait « Leche ! ». Sortis du land, nous
faisons le tour des barrages « Bloqueo ». Rien n'a
changé. Nous retrouvons les camionneurs (Rubens, Hugo y Rafael) avec
lesquels nous avons discuté hier soir alors qu'ils pensaient pouvoir
partir à minuit, d'après certaines informations.
Passer une journée de plus à
« esperar » ne nous enchante pas et encore moins, s'il
s'agit de plusieurs jours.
L'arrivée d'une ambulance nous offre
l'opportunité attendue. Dés son passage, nous nous avançons au
culot et faisons mine de ne rien comprendre. Un jeune nous dit que
nous ne pourrons pas dépasser la ville tandis que 2 jeunes filles se
placent devant le capot du land.
Alors que nous expliquons être là
depuis 24h et que français, nous sommes étrangers au conflit, un
homme âgé intervient et obtient que nous franchissions le barrage pour entrer dans la
ville de San Julian.
La ville traversée, nous trouvons
effectivement un nouveau barrage à la sortie. Malheureusement, la
torpeur de la nuit embrume un peu moins l'esprit des manifestants et
la relève des piquets de grève est déjà intervenue.
Nous comprenons rapidement que le
passage ne sera pas aisé aussi faisons nous demi-tour vers la ville.
L'étude des écrans GPS et téléphone
laisse entrevoir un contournement long d'une vingtaine de km. Nous nous y hasardons. Lors d'un arrêt
pour faire le point, un autochtone nous invite à le suivre ce que
nous faisons.
Deux péages improvisés ornent cet
itinéraire de la liberté. That's life.
C'est étonnant de voir la capacité
d'adaptation de tout un chacun pour faire quelque argent. Vendeur de
lait improvisé, vendeuses de nourriture délocalisées en fonction
des circonstances, péages érigés avec une corde entre 2 poteaux,
etc...
Je me demande si c'est de la
débrouillardise, de l'opportunisme ou s'il s'agit des prémisses du
marché noir ?
Le barrage contourné et la route
rejointe, pause toilette et déjeuner avant de rejoindre Santa Cruz.
Bien que très peuplée, la circulation
n'est pas trop congestionnée. Il faut dire que le rapport nombre de
voitures/habitant doit être infinitésimal bas par rapport à la
France.
Aussi, devises retirées en poche, nous
voilà soulagés et attablés pour le repas. Au sortir du pub, nous
partons à la pèche aux renseignements pour tenter d'acheter une
galerie pour le land (malgré les réparations effectuées, la
solidité demeure précaire).
Par un premier contact, nous apprenons
comment se dit galerie et dans quel quartier aller. Lors d'un second
contact, Sylvie, plus chanceuse, tombe sur un francophone. De fait,
renseignés, nous rejoignons le quartier cité.
C'est là, que durant 3 heures, un
ferronnier s'emploiera moyennant 400 B$ (50 euros) à reconstruire
partiellement la galerie et à la renforcer. (Suite au prochain
épisode).