jeudi 16 mai 2013

Nouveau départ



Lundi 6 mai, fin de matinée. 600 km en amont et à l'ouest de Macapa.

Après avoir fait le plein en gazole et en devises, nous nous élançons enfin vers le sud sur la BR 163.
La piste est cassante...





et offre quelques rares tronçons revêtus pour détendre nos disques intervertébraux malmenés.

Après 185 km nous atteignons Ruropolis et obliquons à l'ouest sur la Trans-amazonienne pour une centaine de km.
Bizarrement, bien que non goudronnée, elle permet de rouler un peu plus vite (65 km/h).




Dés notre retour sur la BR 163, le cauchemar reprend. Décidément, le chantier est immense et les crédits de l'Etat du Parà bien insuffisants. 



Nous sommes secoués comme un prunier et prudence oblige, la moyenne redescend aux environs de 30km/h.
Vers 17h00, au franchissement d'une crique, c'est le déclic. Le Land disparaît dans la forêt bien qu'à moins de 15 m de la lisière, et nous nous consacrons à une séance lessive, baignade et relaxation.




Au matin, le calvaire reprend très rapidement. Les secousses sismiques nous accompagnent toute la journée. Vers 16h00, un bruit nouveau et supplémentaire devient de plus en plus perceptible. Nous nous arrêtons pour tenter un diagnostic. Le résultat tombe rapidement. Rupture de la barre avant de la galerie à gauche et à droite. Les roues de secours et les secousses en sont la cause et non les ans de Monsieur de la Fontaine (le chat, la belette et le petit lapin).





A Moares de Almeira, nous trouvons le brésilien idoine pour effectuer une réparation de fortune. Efficace, satisfait de notre implication, descendant de germain, il refusera tout paiement.




45 minutes plus tard, nous entreprenons la quête d'un bivouac et, chose faite, rejoignons une poussada pour manger. Imaginez quelle est notre joie en découvrant une pizzeria dotée d'une connexion wifi ?

Après une nuit de repos, cap au Sud vers Novo Progresso qui se situe à une centaine de km dont 50 de pistes. 




Il nous aura fallu avaler (de travers parfois) 800 km de piste depuis Santarem pour atteindre la frontière entre les Etats du Parà et du Mato Grosso.

Les rares villes ou village sont d'une originalité certaine : les enseignes se suivent et se ressemblent.
Pneus, amortisseurs, roulements, freins, injecteurs, turbo, soudure, électricité auto, climatisation, pare brise, pièces neuves et occasion, etc … ont leurs réparateurs et ils se succèdent, sans cesse, selon un désordre bien établi mais ils y sont tous et tout le temps.




Pas étonnant quand ce que nous qualifions de ralentisseur s'appelle « quebrada moulas » soit littéralement : « casse ressort ». 



A la sortie du Parà, contrôle de la police fédérale. Comme nous n'avons volé ni nid de poule, ni ornières, ni tôle ondulée, le passage s'effectue assez facilement.

Avec le Mato Grosso, le paysage change. La forêt laisse la place à l'agroalimentaire à l'américaine.



Maïs, sorgo, mil, sojà, coton, canne à sucre, etc occupent le terrain, à perte de vue.



L'élevage zébu, bœuf, émeu se diversifie également.



Même la route change. Elle n'est pas plus large mais elle est souvent revêtue bien que les panneaux      « fim do asfalto » fréquents nous donnent des sueurs froides car nous ne pouvons savoir à l'avance si notre prochain supplice va durer 200 m, 2 km, 20 km ou plus.

Il faudra attendre de rejoindre Cuiabà pour que l'asphalte soit enfin une réalité quasi permanente.
Revers de la médaille, l'amélioration de la voie et l'activité induisent un trafic routier en forte hausse.

 

Les camions sont bien plus nombreux que les voitures et leurs caractéristiques font qu'ils dégradent les chaussées très rapidement. Articulés, dotés de 6 à 9 essieux, d'une longueur pouvant atteindre 30m, ils détruisent les routes plus rapidement qu'elles ne sont créées ce qui occasionne de longs ralentissements ou arrêts pour travaux de réfection ou plutôt de pétassage. 


Pour nous remettre, nous décidons de passer 2 jours à Cuiabà, à l'hôtel. Cette pause est l'occasion de reconditionner l'équipage, son linge et son carrosse (6 rivets remplacés, 2 boulons perdus remplacés, resserrage silentblocs tirant de pont, permutation des roues et surtout lavage).






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