11 août :
Départ pour Kuélap. 37Km de piste
cahotante, avec des précipices vertigineux, mais chut...
Il nous faudra pas moins d'une heure et
demi pour découvrir enfin le parking. Après quelques centaines de
marches et quelques hectomètres nous atteignons le site.
Kuelap est une citadelle construite au
Xe siècle par les Chachapoyas,. C'est un des plus beaux sites
archéologiques des Andes et l'une des plus importantes constructions
pré précolombiennes en pierre du continent.
Le site se compose de plus de 500
vestiges d'habitations et représentait à l'époque, une population
de plus de 4000 personnes.
Pour en savoir un peu plus :
Nous redescendons pour rejoindre
Leimebamba et son musée. La descente s'effectue à la même vitesse
que la montée. Les pluies de la veille font que le 4x4 est couvert
de boue, aussi vers 14h30 nous nous arrêtons au bord d'une rivière
pour grignoter et décrotter le Land.
La route de Leimebamba, bien que
revêtue, et légèrement en surplomb de l'eau, est piégeuse car
elle ne permet pas toujours à 2 véhicules de se croiser. Il y a
fort à parier que comme pour nous, hier, l'histoire se répète. La
rivière grignotera, la route s'effondrera et pendant les
remblaiements le touriste et le péruvien attendront.
Signalé par 3 fois, ce qui est
exceptionnel, nous trouvons le musée alors que nous ne l'attendions
plus ; le village étant largement dépassé. Dans un cadre agréable, il offre des
matériels archéologiques très riches et bien documentés. Là
encore, momies, et autres totems révèlent les rites mortuaires des
Chachapoyas. Méconnu par les touristes et les
guides, nous avons découvert ce musée grâce à un quidam soucieux de
valoriser sa région.
Nous apprenons en arrivant à
Leimebamba, que la route qui va jusqu'à Cajamarca, et que nous
devons prendre, est coupée tous les jours sauf le dimanche, pour
grands travaux.
Nous décidons de faire la route d'un
trait. Très rapidement la route s'élève jusqu'à 4685 m. Le soleil
couchant affecte notre vision. Tantôt l'éblouissement à ne plus
voir la route et rouler au pas, tantôt la pénombre qui nous permet
d'atteindre les 20 km/h et deviner les précipices que nous côtoyons.
La largeur de la route, tantôt goudronnée, tantôt poussiéreuse et
défoncée, tantôt tracée n'offre qu'une largeur d'environ 3m,
incompatible à tout croisement en dehors des rares surlargeurs. A
contrario, les zones qualifiées d'étroites (angosta) nous
rappellent toute la véracité de la citation « ad augusta per
angusta » (atteindre des sommets par des voies étroites).
A partir de 19 h 00, l'obscurité enveloppe
le Land et nous plonge dans l'univers du faisceau de phare. Là,
comme dans Vol de Nuit, nous nous accrochons aux rares lumières
éparses qui laissent supposer que la vie est encore présente. La
descente, loin de nous délivrer, nous propose après 2600 m de
dénivelé négative, une nouvelle ascension pour atteindre plus de
4300 m.
Nous commençons à désespérer
d'autant que pour le téléphone cellulaire, aucun tracé n'existe et
que le Garmin nous situe sur un chemin qui semble sans fin.
La descente suivante nous permet de
rejoindre Balsas. Alors que nous pensons être presque arrivés, un
panneau nous signale que 65 km nous séparent de Celendin et qu'il en
faudra 130 de plus pour atteindre Cajamarca.
Le pont enjambant le fleuve franchi, la
route serpente parallèlement à la rivière pendant une trentaine de
km. S'ensuit une nouvelle ascension qui nous ramène à 4000 m et les
kms qui suivent nous laissent peu d'espoir quant à la redescente. En
effet, le GPS indique que nous circulons entre 4000 et 4300 m.
Au bout
d'une heure, alors que l'espoir nous abandonne, nous découvrons avec
soulagement les lumières de la ville de Celendin. Avec la descente, notre soulagement est proportionnel à la dimension des lumières qui
grandissent.
A peine avons-nous atteint les
faubourgs, que la route disparaît au profit d'un vaste chantier nous
amenant à circuler à tâtons entre les tas de terre et les
tranchées.
Une fois encore le GPS nous permet de
trouver la direction à prendre. Immédiatement la route s'élève
encore et encore … Les chantiers se succèdent et des mâts
d'éclairage brillent de tous leurs feux sur les parcs à engins
échelonnés le long de l'axe. Malgré les travaux, nous parvenons à
rouler à 30km/h, sauf quand le brouillard réduit la portée des
codes à sa plus simple expression.
Alors que le compteur nous situe à une
quarantaine de km de Cajamarca, un panneau de déviation nous oblige
à quitter l'axe ténu du GPS pour aller plein sud. Nous nous
engageons sur un chemin qui descend en pleine pampa. Le Garmin
capitule à son tour et nous situe dans un nomansland au milieu de
nulle part. Le curseur qui nous représente sur l'écran s'oriente
tantôt à gauche, tantôt à droite et nous commençons à penser
que la rencontre avec une intersection nous contraindrait à l'arrêt
jusqu'au lever du jour. Dans ce cas, nous aurions fait tout ça pour
rien.
Après plus d'une demi-heure de
descente, le pointeur tend à s'orienter vers l'ouest et à revenir
vers la piste répertoriée dans le GPS. Sans un mot, nos regards
quittent le faisceau de phare vers l'écran pour vérifier que
l'issue est proche.
Il faudra encore 20 minutes avant de voir le
curseur rejoindre la trace et découvrir une route asphaltée,
élargie redressée par endroit et allant vers Cajamarca. Il est
23h30 quand nous apercevons au loin les lumières de la ville.
Le premier chemin propice au bivouac
est le bon. Ouf ! Bonne nuit ! En espérant qu'elle ne
soit pas cauchemardesque compte tenu de ce que nous venons de vivre
!!!
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