mardi 13 août 2013

Nord Pérou


5 août

Après avoir circulé entre la cordillère blanche et la cordillère noire, nous amorçons la descente vers l'océan.



Pour ce faire nous empruntons le canyon del Pato. Certains internautes, le qualifient comme l'un des plus beaux d'Amérique du sud. Nous, nous n'irons pas jusque là mais il faut lui reconnaître un certain intérêt. Les premiers kilomètres sont champêtres mais très rapidement, nous entrons dans un univers uniquement minéral rongé par les eaux.



 La route se rétrécie et s'élève par rapport à la rivière de plus en plus encaissée entre 2 murs de roche. Une fois de plus nous voilà sur une « route de la mort » avec précipice de plusieurs centaines de mètres d'un côté et surplomb tout aussi élevé, une épée de Damoclès de quelques milliers de tonnes de roches, de l'autre.





Quand on y pense d'ailleurs, on oublie vite le côté féérique et on se surprend à vouloir en sortir au plus vite mais il n'y a pas de salut proche.

La voie poussiéreuse et étroite n'autorise pas des vitesses supérieures à 25 ou 30 km/h, la distance à parcourir semble interminable (une quarantaine de km) et l'alternance des tunnels taillés dans la roche et des zones de soleil éclatant mettent nos rétines à mal. Le mieux est de « positiver » et de s'émerveiller face à cette œuvre de la nature, prendre des photos, apprécier chaque nouveau compartiment de terrain et chasser de son esprit que ce paysage pourrait devenir un enfer voire une sépulture.



 C'est ainsi tard dans l'après midi que nous avons atteint la côte mais accéder au bord de mer s'est avéré vain malgré plusieurs tentatives. Tous les chemins empruntés nous ont conduits dans des culs de sac ou des usines aux murs hauts et hostiles.
De fait, notre nuit fut bercée par le bruit de fond des vagues et les chants d'une communauté religieuse voisine.

Le lendemain (6 août), nous nous lançons dans un pèlerinage sur les traces des différentes civilisations pré inca ayant occupé le nord Pérou (Vicùs, Moche, Sicàn, Chimu,...)
Mécanique oblige, c'est en fin d'après midi que nous avons atteint le site des seigneurs de Sipàn.
Compte tenu de l'heure avancée, la visite se fera le lendemain.

7 août : 
Nous sommes à pied d'œuvre de bonne heure pour visiter Sipàn, haut lieu de la civilisation Moche.


Pyramide
Entrée dans une pyramide
 Visite du musée.









Tombe reconstituée du Seigneur de Sipan

Vases d'offrandes trouvés dans la tombe du Seigneur de Sipan


Le musée et le site de Sipàn faisant référence sans cesse à Lambayeque, c'est tout naturellement que nous nous dirigeons vers cette ville. En début d'après midi nous pénétrons dans l'enceinte du musée où trône un bâtiment moderne d'un rouge vif.

Quelle ne fût pas notre surprise de voir un filtrage à l'entrée digne d'une zone aéroportuaire ? Détecteur en main, les vigiles renvoient les visiteurs vers une consigne où sac à main, sac à dos, appareil photo, etc doivent être déposés.






De fait, la visite, fort intéressante au demeurant, se fera sans photo. Ceci dit, compte tenu de l'ambiance créée au niveau de la muséographie, des éclairages blafards, des vitres et vitrines, des reflets, faire une photo exploitable n'aurait pas été chose aisée.
L'interdiction, bien que non expliquée, semble une bonne solution pour ne pas perturber l'ambiance dans laquelle la pénombre joue un rôle important.


8 août :
Direction Ferrenafe pour voir le musée de Sicàn.
















Les pièces exposées provenant des sites de Tucume et del Bosque, nous prenons la route en direction de ces 2 sites.

Tucume, centre politique religieux sicàn, regroupe 26 pyramides tronquées en adobe. Il sera conquis par les Chimus puis par les incas.
Contrairement aux pyramides érigées en pierre, l'érosion a fortement détérioré ces superstructures en adobe au point de les faire ressembler à de vagues collines. Mille ans d'érosion, excusez du peu, ont largement détérioré ces pyramides tronquées. Contrairement à Machu Picchu ou à l'Egypte, il est nécessaire de faire un effort cérébral pour imaginer à quoi elles devaient ressembler avant leur agression par le temps.





"Zorro" qui nous a accompagnés un bout de chemin



Pierre Sacrée













Quoiqu'il en soit, les sépultures de ces civilisations révèlent des similitudes comportementales.

Au décès du seigneur, on l'enterre avec femmes, suite, armes et bagages si l'on peut dire. Heureusement que leurs croyances établissaient sans ambiguïté une vie après la mort ce qui devait faciliter l'acceptation d'être occis et enseveli avec le seigneur et maître.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire