5 août
Après avoir circulé entre la
cordillère blanche et la cordillère noire, nous amorçons la
descente vers l'océan.
Pour ce faire nous empruntons le canyon
del Pato. Certains internautes, le qualifient comme l'un des plus
beaux d'Amérique du sud. Nous, nous n'irons pas jusque là mais il
faut lui reconnaître un certain intérêt. Les premiers kilomètres
sont champêtres mais très rapidement, nous entrons dans un univers
uniquement minéral rongé par les eaux.
La route se rétrécie et s'élève par rapport à la rivière de plus en plus encaissée entre 2 murs de roche. Une fois de plus nous voilà sur une « route de la mort » avec précipice de plusieurs centaines de mètres d'un côté et surplomb tout aussi élevé, une épée de Damoclès de quelques milliers de tonnes de roches, de l'autre.
Quand on y pense d'ailleurs, on oublie
vite le côté féérique et on se surprend à vouloir en sortir au
plus vite mais il n'y a pas de salut proche.
La voie poussiéreuse et étroite
n'autorise pas des vitesses supérieures à 25 ou 30 km/h, la
distance à parcourir semble interminable (une quarantaine de km) et
l'alternance des tunnels taillés dans la roche et des zones de
soleil éclatant mettent nos rétines à mal. Le mieux est de
« positiver » et de s'émerveiller face à cette œuvre
de la nature, prendre des photos, apprécier chaque nouveau
compartiment de terrain et chasser de son esprit que ce paysage
pourrait devenir un enfer voire une sépulture.
C'est ainsi tard dans l'après midi que
nous avons atteint la côte mais accéder au bord de mer s'est avéré
vain malgré plusieurs tentatives. Tous les chemins empruntés nous
ont conduits dans des culs de sac ou des usines aux murs hauts et
hostiles.
De fait, notre nuit fut bercée par le
bruit de fond des vagues et les chants d'une communauté religieuse
voisine.
Le lendemain (6 août), nous nous
lançons dans un pèlerinage sur les traces des différentes
civilisations pré inca ayant occupé le nord Pérou (Vicùs, Moche,
Sicàn, Chimu,...)
Mécanique oblige, c'est en fin d'après
midi que nous avons atteint le site des seigneurs de Sipàn.
Compte tenu de l'heure avancée, la
visite se fera le lendemain.
7 août :
Nous sommes à pied d'œuvre
de bonne heure pour visiter Sipàn, haut lieu de la civilisation
Moche.
Pyramide |
Entrée dans une pyramide |
Tombe reconstituée du Seigneur de Sipan |
Vases d'offrandes trouvés dans la tombe du Seigneur de Sipan |
Quelle ne fût pas notre surprise de
voir un filtrage à l'entrée digne d'une zone aéroportuaire ? Détecteur en main, les vigiles
renvoient les visiteurs vers une consigne où sac à main, sac à
dos, appareil photo, etc doivent être déposés.
De fait, la visite, fort intéressante
au demeurant, se fera sans photo. Ceci dit, compte tenu de l'ambiance
créée au niveau de la muséographie, des éclairages blafards, des
vitres et vitrines, des reflets, faire une photo exploitable n'aurait
pas été chose aisée.
L'interdiction, bien que non expliquée,
semble une bonne solution pour ne pas perturber l'ambiance dans
laquelle la pénombre joue un rôle important.
8 août :
Direction Ferrenafe pour voir le musée de Sicàn.
Tucume, centre politique religieux sicàn, regroupe 26 pyramides tronquées en adobe. Il sera conquis par les Chimus puis par les incas.
Contrairement aux pyramides érigées
en pierre, l'érosion a fortement détérioré ces superstructures en
adobe au point de les faire ressembler à de vagues collines. Mille
ans d'érosion, excusez du peu, ont largement détérioré ces
pyramides tronquées. Contrairement à Machu Picchu ou à l'Egypte,
il est nécessaire de faire un effort cérébral pour imaginer à
quoi elles devaient ressembler avant leur agression par le temps.
"Zorro" qui nous a accompagnés un bout de chemin |
Pierre Sacrée |
Quoiqu'il en soit, les sépultures de
ces civilisations révèlent des similitudes comportementales.
Au décès du seigneur, on l'enterre
avec femmes, suite, armes et bagages si l'on peut dire. Heureusement que
leurs croyances établissaient sans ambiguïté une vie après la
mort ce qui devait faciliter l'acceptation d'être occis et enseveli
avec le seigneur et maître.
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