jeudi 20 juin 2013

A la chasse au reniflard.

Quand votre garagiste préféré, parce qu'il est le seul et que votre sort est entre ses mains, vous déclare que le land pourrait être opérationnel le lendemain soir mais que malheureusement, ses employés ont explosé le reniflard et qu'il n'en trouve pas sur toute la Bolivie, il n'y a pas d'autre solution que de partir à la chasse au reniflard.

Vous vous demanderez peut être pourquoi un tel empressement ?
La réponse est simple.
Notre autorisation de séjour s'achève dans 6 jours à moins de se lancer dans les formalités de prolongation, notre chambre d'hôtel n'est plus disponible dans 48h00, l'hôtel entier étant réservé par un collège depuis longtemps, nous sommes à Cochabamba depuis bientôt 2 semaines, nous savons très exactement ce que nous coûte chaque journée en termes d'hébergement et d'alimentation, nous ne savons toujours pas ce que va nous coûter la réparation, les paiements par carte étant parfois impossibles faute de connexion, nos liquidités s'amenuisent et les plafonds de retrait sont vite atteints.

De fait, la chasse s'impose. Les communications avec la métropole nous poussent, elles aussi, à entrer dans la mélée.
L'envoi par DHL d'un reniflard à partir de la France selon plusieurs hypothèses, nous  offre comme date au plus tôt le 27 juin et date au plus tard, le 3 juillet pour un coût avoisinant les 200 euros.

C'est ainsi qu'avec un téléphone cellulaire en main, nous partîmes à la chasse. Assez rapidement nous abordons un à un les magasins vendant tout ce qui est relatif à l'automobile. La technique de chasse est la suivante ; vous pénétrez dans l'échoppe, "Buenos dias". A la question qui vous est posée, vous faites un signe de la main demandant à votre interlocuteur de patienter, vous sortez le téléphone et vous montrez la photo du gibier convoité.

Merci à LRFAQ et au Pater.


Là de nombreuses autres questions vous arrivent mais vous êtes bien incapables de dire ce que c'est en espagnol, à quoi ça sert, etc...
Vous parvenez difficilement à faire comprendre que c'est pour un Land Rover. Aussitôt, fin de non recevoir tant les "japoniaiseries" occupent les rues.

Le cinquième marchand, au doux non de Land Rover, nous explique qu'il faut aller voir ailleurs, vers les quartiers sud de la ville. Là, geste demandant un répit, sortie du téléphone cellulaire, affichage de la carte, vous montrez où vous êtes et par un magistral "Donde ?" vous demandez à votre vis à vis qu'il vous indique sur le plan où aller.

C'est ainsi qu'arrivés dans les quartiers sud, nous reprenons la chasse, suivant la même méthode.
Au troisième essai, le marchand, bien qu'en possession d'un catalogue Land Rover (probablement des années 50 ou 60), nous explique ne pas avoir cela et nous invite à rejoindre une "ferreteria" (quincaillerie) dont le patron serait représentant Land Rover sur Cochabamba.
Un km à pied, ça use, ça use ...

Arrivés à la quincaillerie, nous demandons le patron mais visiblement, il n'est pas là. Le mot Land Rover suscite quelques réactions mais rien ne débouche. Heureusement pour nous, le frère du patron arrive. Nous réussissons à en tirer l'endroit où trouver son frère selon la technique du téléphone cellulaire.

Le chemin menant à l'homme, a priori idoine, nous ramène vers l'hôtel et avant de nous lancer dans le nord de la ville, nous faisons une pause déjeuner.

Il est 13H40 quand nous repassons par l'hôtel. Les nouvelles de la métropole sont inchangées et nous convenons, sauf contre ordre, de lancer l'option 1 à partir de Miramas.

Le soleil et la chaleur n'entament pas suffisamment notre détermination et nous atteignons notre but. Le frère reconnait immédiatement la photo et le schéma sur le téléphone cellulaire et en plus, il a un exemplaire de la pièce. Il part la chercher et nous ramène une copie "made in Brasilia" de la pièce tant convoitée.
Le prix est déraisonnable mais comment faire pour échapper à un avenir par trop incertain.

La pièce dans le sac, nous parvenons au garage vers 16H00 après avoir parcouru une quinzaine de kilomètres, ça use, ça use. Le land est remonté, il ne manque plus que le reniflard.

Le garagiste, étonné par notre trophée, fait monter la pièce, et quelques minutes après, le moteur tourne.

Chauffe moteur sur place, essai en ville, paiement de la facture et c'est en land que nous rejoignons l'hôtel pour notre dernière nuit. Il est 19h00.

Et voilà. Nous espérons que la réparation nous permettra, dès demain, de reprendre la route, de façon durable, vers de nouvelles aventures.

Direction La Paz et le Pérou mais doucement pour cause de rodage.








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